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15 septembre 2019 7 15 /09 /septembre /2019 23:48

Promenade à deux[1].

 

Par ce jour calme d’octobre

Où le soleil apaisé

Dore d’un rayon plus sobre

La colline aux flancs boisés,

 

Avec mon vieux camarade

Mon petit-fils, mon Riquet,

J’ai fait une promenade

De trois heures, s’il vous plaît !

 

Au hasard de nos paresses

Nous marchions en aristos,

N’enviant point les prouesses

Des formidables autos.

 

Nous faisions du « deux à l’heure »…

(Encore en marchant très bien !)

La vitesse n’est qu’un leurre…

A trop voir, on ne voit rien.

 

Modeste fut notre allure

Et nos élans compassés,

Car jamais Dame Nature

N’aima les gens trop pressés.

 

Aujourd’hui, toute charmante,

Prévoyant déjà l’hiver,

Elle couvrait d’une mante

Sa robe de velours de vert.

 

La clarté discrète et pâle

D’un ciel à demi voilé

Mettait des reflets d’opale

Sur ses cheveux d’or filé.

 

Et cette toilette grise

Faite d’un charme attiédi

Seyait à la grâce exquise

De ton automne, ô Midi !

 

                               ***                                                                      

Ce texte est extrait de La Revue Hebdomadaire, 23 ème année, N°21, 23 Mai 1914, P. 528-529.

 

Voici quelques liens concernant cet auteur.

Biographie :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Normand_(%C3%A9crivain)

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1931_num_92_1_460461

https://www.artlyriquefr.fr/personnages/Normand%20Jacques.html

 

Sur BNF/Gallica :

https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=25&ved=2ahUKEwjuncrl6NPkAhVC1hoKHWf-DVIQFjAYegQIBRAB&url=https%3A%2F%2Fdata.bnf.fr%2Ffr%2F12738981%2Fjacques_normand%2F&usg=AOvVaw2pRfQBrrCSuZ7R7Ng5vvcU

 

Œuvres :

https://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Jacques_Normand

Poèmes sur Gallica/BNF :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5457087f/f10.image.r=Jacques%20NORMAND

                                                               ***

 

[1] Note de la revue : Poésie inédite extraite d’un volume de M. Jacques NORMAND, qui paraît le 27 mai sous ce titre : La Maison s’éclaire…

 

 

 

 

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4 septembre 2019 3 04 /09 /septembre /2019 16:45

 

Rose des nuits d’avril…

 

Rose des nuits d'avril où saigne le printemps,

T’appellerai-je encor du nom de fiancée,

Et sauras-tu m’offrir enfin ce que j’attends

D’une âme par l’amour plus qu’une autre blessée ?

 

Je t’aime. Il faudra bien que tu m’aimes aussi,

Et que tout tremble et meure et puis que tout renaisse

Comme après la tempête un grand ciel éclairci,

Rose des nuits d’avril où revit ma jeunesse.

 

                               ***

 

Où dormez-vous soupirs…

 

Où dormez-vous soupirs comme en songe exhalés,

Et vous, légers frissons de mes premières peines,

Et vous encore, oiseaux d’espérance envolés

Vers des sources d’azur secrètes et lointaines,

 

Où dormez-vous sinon parmi cette clarté

D’agate, de cristal, d’aube vierge et de flamme

Que prodigue l’amour avant la volupté

Dont le trouble désir agite en vain mon âme ?

 

                               ***

 

J’extrais ces deux poèmes de 3La Revue Universelle, Tome XXXVIII, N°11, du 1er septembre 1929, où ils figurent en tête de D’un seul Amour (Fragments), p.585-588.

 

Voici quelques liens concernant cet auteur.

 

Biographie :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Chabaneix

http://www.academie-francaise.fr/philippe-chabaneix

Les données de la BNF/Gallica :

https://data.bnf.fr/fr/11895806/philippe_chabaneix/

Un article de la Revue des Deux Mondes :

https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2016/11/e6266530e4c4816dcbe17ed06072f283.pdf

 

Quelques poèmes :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Chabaneix

 

                                                               ***

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2 avril 2019 2 02 /04 /avril /2019 18:23

 

Vengeresse des morts, c’est par toi qu’au tombeau

les plus abandonnés rêvent qu’on les délivre :

comme au front des forêts un vain réseau de givre,

sur le passé l’oubli s’écroule à ton flambeau !

 

Grâce au courroux d’Homère, Achille est toujours beau.

Énée abrite encore un monde aux plis d’un livre.

César est moins vivant sur son trône de cuivre

que dans l’ombre où Lucain meurt sur un escabeau.

 

Tu nous grandis pourtant sans nous bénir, ô Muse !

L’Évangile est plus fort, bien qu’il nous désabuse

des mirages d’orgueil dont tu nous a drapés !

 

C’est par Lui, non par toi, païenne, que tout homme

communie à la gloire ! Et qu’importe qu’on nomme

en ton honneur ceux qu’en Son nom Dante a frappés ?

 

                               ***                                                       1903.

 

Ce poème est tiré de : Poèmes – Méditations sur les MusesLes Lettres – 12è Année -Tome I – N°3 -Mars 1925 – P. 442-447.

L’ensemble de ces poèmes est dédié à M. Georges GOYAU[1].

 

Voici tout ce que j’ai pu découvrir sur cet auteur:

On trouve un Robert Van Der Elst (1876-1947) Docteur en Médecine et Docteur ès Lettres sur le site de Gallica/BNF mais les seuls ouvrages numérisés de cet auteur sont des ouvrages médicaux : La Station de Saint-Alban-Les-Eaux et Comment agissent les bains carbo-gazeux.

Toutefois sa « double qualification » et ses dates de naissance et de décès en font un bon candidat  à l’attribution des lignes ci-dessus.

https://data.bnf.fr/fr/12390322/robert_van_der_elst/

 

Il existe également une trace d’un ouvrage de 1926, Michelet, naturaliste, écrit par un auteur du même nom et ayant reçu un prix de l’Académie Française :

http://www.academie-francaise.fr/node/14551

(Il s’agit de la thèse de R. Van der Elst, voir : https://www.persee.fr/doc/roman_0048-8593_1975_num_5_10_5011  )

 ainsi que d’un ouvrage de poèmes : Veilles et lendemains d’un Robert Van Der Elst

https://fr.shopping.rakuten.com/offer/buy/125806682/robert-van-der-elst-veilles-et-lendemains-livre-ancien.html

Voici la citation d’une contribution (non numérisée) de notre auteur, intitulée Poésie à la page 289 du Tome II de la Nouvelle Revue – 1900-1904 :

https://fr.wikisource.org/wiki/La_Nouvelle_Revue/1900-1904#T2

et sa réponse à l’enquête de l’ErmitageQuel est votre poète ? – 1902 :

http://obvil.sorbonne-universite.site/corpus/critique/ermitage_poetes-et-leurs-poete

enfin la notion de deux poèmes calligraphiés de Robert VAN DER ELST datés de 1893 (non numérisés) dans les Archives Cantonales Vaudoises.

http://www.davel.vd.ch/detail.aspx?ID=32346

 

                                                               ***

 

[1] Georges GOYAU (1869-1939), historien spécialiste de l’Histoire religieuse. Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Goyau

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18 février 2019 1 18 /02 /février /2019 11:38

 

Enfants quand votre bonne mère,

Le soir vous tient sur ses genoux,

L’orphelin couche sur la terre…

Petits enfants, y pensez-vous ?

 

Vous avez tout en abondance,

Caresses, bonbons et joujoux ;

Lui ne connaît que la souffrance…

Petits enfants, y pensez-vous ?

 

Quand personne ne vous surveille,

Parfois vous gaspillez vos sous…

Il est sans pain depuis la veille.

Petits enfants, y pensez-vous ?

 

Tendez la main à sa misère,

Vous qui le pouvez ; c’est si doux

De faire du bien sur la terre !...

Petits enfants, y pensez-vous ?

 

                ***

 

Ce texte est extrait de Les Chants de L’Enfance – Claude AUGE – Paris, Librairie Larousse – 1934 ( ?) – P. 38. Il est signé G. BLANCHARD.

L’auteur de cette chanson, du moins de son texte, pourrait-il être Georges BLANCHARD, connu surtout comme poète patoisant ?

Ses dates de naissance et de décès, sa période d’activité et la nature de celle-ci (voir liens) rendent cette hypothèse plausible.

Je n’ai pas relevé de Grégoire BLANCHARD dans le domaine de la poésie.

Voici les seuls liens que j’aie trouvés à son sujet :

Biographie.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Blanchard

http://beninois.free.fr/index.php?cat=georges-blanchard

                                                               ***

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11 février 2019 1 11 /02 /février /2019 12:24

I L’Homme à la Nature

 

Oui, j’éclaire les monts, oui, j’éclaire les bois :

Tu prends à ma lumière une beauté nouvelle,

Tu ne te connais pas, mais moi, je te révèle.

Et le mer et les vents ont chanté par ma voix.

 

Je suis le vrai soleil de ton intelligence,

J’accorde les soupirs qui sortent de ton cœur,

J’ai proclamé ma joie en cueillant cette fleur…

Tu m’endors dans ton Ombre, et c’est là ta vengeance !

 

II Clarté

 

Tu t’ignorais, Nature, à l’époque lointaine,

                Tu t’éveillas soudain :

Dans le cœur d’un mortel, en cette face humaine

                Qui brave le destin.

 

Tu m’envelopperas dans tes funèbres voiles

                Quand le voudront les Dieux,

Mais la sérénité qui descend des étoiles

                Rayonne dans mes yeux.

 

Fragile goutte d’eau qui reflète le monde

                En ton tremblant miroir,

Mon âme accueille donc ô suprême seconde,

                La clarté d’un beau soir.

 

III Le verger

 

Notre main te domine,

Verger dont les rameaux

Se courbant en arceaux,

S’inclinent tous les ans sous notre discipline.

De ta branche asservie,

Offre donc à ma vie

Le suc élaboré dans la terre et les cieux ;

Et nourrissant mon cœur,

Moi, je t’aimerai mieux

En ta forme gracile,

Doux compagnon docile,

Que dans l’azur l’orgueil du grand chêne vainqueur !

 

                               ***

 

Ce texte est tiré de :   La Muse Française -  Revue de la Poésie – 3ème série – N°1 – 10 Janvier 1924 – Librairie GARNIER Frères – PARIS - P. 19-20.

Disponible sous forme numérisée sur Gallica :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6267801p.item

 

Je n’ai pas trouvé de liens biographiques concernant cet auteur.

Je note l’existence d’un Henri PUVIS DE CHAVANNES (1893-1955) dont les dates de naissance et de décès sont compatibles avec la période à laquelle écrivait notre auteur. Voir :

https://gw.geneanet.org/favrejhas?lang=fr&n=puvis+de+chavannes&oc=0&p=henri

Aucun élément ne me permet de rattacher cet auteur (au moins directement) au célèbre peintre PIERRE PUVIS DE CHAVANNES.

 

Dans le catalogue de la Bibliothèque Nationale de France je découvre trois ouvrages dont l’auteur est « Henri PUVIS DE CHAVANNES » :

  • Le Visage de la Terre : deux éditions 1932 et 1933 chez MESSEIN

https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32549412m

https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41675854f

Sur un site de vente j’ai constaté que la couverture de l’ouvrage portait cette mention :

« Ouvrage couronné par

La Maison de la Poésie

Prix Paul VERLAINE »

  • La Présence des Dieux – MESSEIN – 1938

https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb325494118

  • Le Ciel dans mon Cœur – DEBRESSE -1955

https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32549409q

 

Enfin le catalogue « Archives et Manuscrits » de la bibliothèque Nationale de France comporte une dernière référence au nom « Henri PUVIS DE CHAVANNES » à l’occasion d’une lettre (sans plus de précision) contenue dans les "Papiers D’Alfred MORTIER et d’Aurel (Mme Alfred MORTIER)".

https://archivesetmanuscrits.bnf.fr/results.html?base=ead&name=ead-default&linkBack=true&n-start=0&champ1=cdcall&query1=&cop1=AND&cop2=AND&champ2=fulltext&champh2=hfulltext&query2=henri%20puvis%20de%20chavannes

 

                                                                               ***

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7 février 2019 4 07 /02 /février /2019 11:59

 

Quel est ce bruit qu’on entend

Dans la nuit funèbre ?

Debout, tout le monde attend,

Scrutant la ténèbre.

Un souffle doux, un bruit de pas…

N’entendez-vous pas les gars,

N’entendez-vous pas ?

Qui rôde ainsi dans la plaine ?

Un caillou vient de rouler,

Un fil de fer a tremblé.

Qui parle ? Nul n’a parlé !

Silence… Il y a là quelqu’un qui se promène.

Oh ! ce noir sur nos yeux qui tire ses verrous,

Avec ce bruit de pas et ce souffle si doux,

Maléfique inconnu complotant contre nous,

Aveugles de la nuit frémissant dans leurs trous.

L’espoir soudain s’accroche au vol de la fusée.

Combien d’yeux sont épars sous la lueur rosée ?

Personne…on ne voit rien dans la plaine embrasée.

Et c’est la nuit, avec toujours le même bruit.

Quelqu’un a gratté la terre,

Quelqu’un par là

Rampe le long des cratères.

N’entendez-vous pas les gars,

N’entendez-vous pas ?

Est-ce enfin l’ennemi qui vient pour nous surprendre,

Un patrouilleur hardi cherchant à nous entendre ?

Sur les fusils les doigts nerveux sont accrochés.

Une seconde encore et les soldats penchés

Vont cribler l’ombre de leurs balles.

Mais la fusée au glissement si long, si doux,

Oiseau de feu qui danse autour d’un halo pâle,

Trahit les mille coins de la plaine infernale.

Personne… On ne voit rien dans l’herbe ou dans les trous.

Et c’est la nuit, avec ce bruit qui recommence.

Silence ! Silence ! Silence !

Quelqu’un s’est approché de nous

Dans le silence.

N’entendez-vous pas les gars,

N’entendez-vous pas ?

Il est là, dans nos rangs qui s’insinue et passe,

Vous l’entendez aussi car vous serrez les dents.

L’ombre devient plus froide, le vent glace.

Une espèce d’hiver traîne sur le redan.

Nul ne parle, on respire à peine.

Qu’est devenu celui qui venait de la plaine ?

S’est-il soudain dans la tranchée évanoui ?

La stupeur du silence a desséché le bruit

Mais l’angoisse est entrée pour longtemps dans les veines…

Oh ! lequel d’entre nous doit mourir cette nuit ?...

 

                               ***

 

Ce texte est tiré de l’ouvrage Anthologie des Matinées Poétiques de la Comédie Française, publié par Louis PAYEN – 1ère Année – Saison : 1920-1921 – PARIS – Librairie Delagrave – 1923 – P.222-225.

Les éléments biographiques disponibles sur ce poète sont succincts aussi je reproduis ci-dessous la courte notice qui précède ses textes dans l’ouvrage cité. Elle est signée Sébastien-Charles LECONTE.

« L’un des meilleurs et des plus fiers poètes de la jeunesse nouvelle, Henry-Jacques, dans la vie, comme dans son art, est une énergie.

Né à Nantes en 1886, hanté tout enfant de l’esprit d’aventure, de la passion de la mer, il s’engage comme mousse, sur un voilier au long cours, et le voilà bourlinguant sur les grandes houles, de Behring au cap Horn.

Débarqué, les heures qu’il arrache au chantier maritime, il les consacre au journalisme et aux lettres.

Voici la guerre !...Simple fantassin, grenadier, caporal, trois fois blessé, Henry-Jacques porte sur son sac son Journal de guerre qu’il écrit et titre lui-même et qu’il composa de poèmes et de proses.

Les poèmes, c’est Nous…de la Guerre, livre d’une beauté terrible, terrible de vérité.

Son succès a été consacré par le grand prix Corrard, réservé à un combattant.

La prose, c’est la Vallée de la Lune, vision fantastique et conte réaliste, du Voltaire corrigé par Edgar Poë.

Ses expériences de marin nous ont valu Jean Costebelle Matelot, étude de l’homme de mer redevenu terrien.

Nous attendons de lui son nouveau livre :

La Symphonie Héroïque, qui est le grand poème d’ensemble de la grande guerre, vision épique de cette Apocalypse vécue, et pour de bon, par le poète, vision d’un réalisme farouche, d’une violence vengeresse, digne de l’inexpiable chose.

La Symphonie Héroïque sera un évènement littéraire. »

 

Voici quelques liens concernant cet auteur

Biographie :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Henry-Jacques

https://data.bnf.fr/fr/12118157/henry-jacques/

 

Œuvres :

Une édition récente de la Symphonie Héroïque de 1921.

https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&obj=artiste&no=29318

Poème de HENRY-JACQUES.

https://poeme.a-lire.fr/2014/09/les-martyrs-henry-jacques.html

Note : ce poète « inconnu » doit être très connu de tous les scouts, éclaireurs et éclaireuses, louvettes et louveteaux qui, tous, ont un jour chanté « Dans le port de Tacoma », à l’origine «The Bank of Sacramento » dont Henry-Jacques adapta les paroles en français.

(C'est dans la cale qu'on met les rats,

Houla la houla !

C'est dans la cale qu'on met les rats,

Houla Houla la !  etc…)

 

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Tacoma#Dans_la_culture_populaire

 

                                                               ***

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7 novembre 2018 3 07 /11 /novembre /2018 18:43

 

                               Ma Petite Yvonne.

                              Chanson Bretonne

Paroles de SAINT-GILLES             Musique de Maxime GUITTON (18 ??-1940)

 

 

Quand j’étais tout gosse et qu’t’avais huit ans

On f’sait tous les deux la joie du village,

L’soir à la veillée on disait en riant :

On les mariera quand ils auront l’âge.

Des bonhomm’s tout blancs comme des pommiers

Fleuris de bouquets d’épouses ben sages,

Disaient en hochant leurs fronts tout ridés :

Ça f’ra dans queuqu’temps un joli ménage.

 

Refrain

 

J’t’aimais, tu m’aimais, ma petite Yvonne ;

Quand t’avais huit ans,…

Quand j’avais douze ans…

J’avais mis ma main dans ta main mignonne,

Quand j’avais douze ans, ma petite Yvonne.

 

Puis quand vint l’moment de partir mat’lot

Sur la mé qui fait pleurer les bretonnes,

J’voyais ta coiffe blanche et tes p’tits sabots

Sur la j’té’ là-bas où le vent frissonne ;

De tout ton p’tit cœur, tu m’disais : Adieu !

Ton mouchoir gonflé comme une voil’ blanche.

Au r’tour de Terr’ Neuve on d’vait tous les deux

S’marier à son d’cloche un joli dimanche.

 

Refrain

 

J’t’aimais, tu m’aimais, ma petite Yvonne ;

Quand t’avais seize ans,…

Quand j’avais vingt ans…

T’étais belle et fraîch’ comme une anémone

Quand t’avais seize ans, ma petite Yvonne.

 

Quand les Terr’ Neuvas revinr’nt au pays

T’étais pas su’ l’pont de la ville en fête,

Et ta p’tit’ maison, l’air triste et flétri,

Avait clos sa porte et restait muette ;

J’ai su que maint’nant t’avais des bijoux,

Des riches toilett’s qui t’font plus gentille,

Et moi j’suis resté sanglotant à g’noux

D’vant tes vieux parents qui pleurent leur fille.

 

Refrain

 

J’t’aimais, tu m’aimais, ma petite Yvonne ;

Quand t’avais seize ans,…

Quand j’avais vingt ans…

J’peux pas m’air’ l’idé, toi qu’étais si bonne,

Que j’te r’verrai plus, ma petite Yvonne.

 

                               ***

 

Ce  texte est extrait de :

QUARANTE MELODIES ET ROMANCES – Chants des Soldats et des Marins – Les Recueils BALARDY 23, rue Saint-Gilles Dunkerque (Nord) – P. 98-99.

Pas de date d’édition mais la préface écrite par messieurs Paul et Jacques BALARDY est datée : Dunkerque, le 1er Octobre 1933.

Ce recueil de chansons comporte les partitions associées à chacun de ses textes. Les ressources de la BNF/Gallica indiquent que « SAINT-GILLES » est un pseudonyme sans plus de précisions et permettent de qualifier ce personnage d’auteur-compositeur, voire quelquefois d’illustrateur.

Voici le lien correspondant (je n’en ai trouvé aucun autre pour cet auteur) :

http://data.bnf.fr/16267459/saint-gilles/

 

Je trouve trace d’un poète A. de SAINT-GILLES qui signe un texte dans l’ouvrage :

Chefs-d’œuvre des auteurs chansonniers, complétant les œuvres de Béranger publiés par Charles LE PAGE – PARIS – Constant-Chantpie Editeur – 1837.

Mais la date d’édition de ce volume exclut que nous ayons à faire à l’auteur de notre chanson.

Voici néanmoins, pour tous ceux que les chansons intéressent,  le lien correspondant à cet ouvrage numérisé par Google :

https://books.google.fr/books?id=Sig7AQAAMAAJ&pg=PA232&lpg=PA232&dq=le+chansonnier+SAINT-GILLES&source=bl&ots=LNRdG9oxMD&sig=wrTAU8z71KZplsXC47WUTnDAAm4&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiVyeqi5cLeAhVrx4UKHfKYDlM4ChDoATACegQIAhAB#v=onepage&q=le%20chansonnier%20SAINT-GILLES&f=false

                                    ***

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25 septembre 2018 2 25 /09 /septembre /2018 20:36

 

I.

 

Je croyais, j’étais insensé,

Avoir oublié le passé

Qui touche de son doigt glacé

Les mémoires les plus rebelles ;

 

J’étais libre, j’étais guéri

Et je me croyais à l’abri.

Or, ce passé tout défleuri

Voilà que tu me le rappelles !

 

II.

 

Il est donc bien vrai qu’ici-bas,

Hélas ! ma chère on ne peut pas,

Sans se retourner sur ses pas,

Marcher de l’avant, quoiqu’on fasse.

Quel est l’ironique destin

Qui, rallumant l’amour éteint,

Nous remet ainsi, ce matin,

Soudain, tous les deux, face à face ?

 

III.

 

Avec ce visage abattu

Et ce corps tristement vêtu,

Dis-moi, que me rapportes-tu ?

De l’amour, après tant d’années ?

Ne sens-tu pas combien quinze ans

Ont fait nos pauvres cœurs pesants 

Et par quels souvenirs cuisants

Nos pauvres âmes sont fanées ?

 

IV.

 

Et cependant, malgré le temps,

Nous sommes là, tout palpitants,

Je te regarde, tu m’entends,

Et le vieil amour se réveille.

Mettons-nous donc à sa merci,

Ma chère, et puisque me voici,

Aimons-nous encor, sans souci

Du lendemain ni de la veille.

 

                   ***

 

Ce poème de DOCQUOIS mis en musique par Paul DELMET est extrait du recueil de chansons de Paul DELMETChansons Tendres – PARIS – ENOCH et Cie Editeurs – 1900 – P 125-130.

 

Voici quelques liens concernant cet auteur.

 

Biographies.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Docquois

 

http://data.bnf.fr/12126211/georges_docquois/

 

https://www.artlyriquefr.fr/personnages/Docquois%20Georges.html

 

http://www.wikipasdecalais.fr/index.php?title=Georges_Docquois_(1863-1927)

 

Texte de DOCQUOIS et partition de DELMET :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k11697149

 

Textes de DOCQUOIS mis en musique par Camille Saint-Saëns :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10308997h

 

Œuvres de Georges DOCQUOIS :

https://fr.wikisource.org/wiki/Discussion_Auteur:Georges_Docquois

 

 

                                                               ***

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27 août 2018 1 27 /08 /août /2018 21:16

 

SOUVENIR D’ARMENTIERES.

En souvenir de M. Le Doyen CAMELOT.

 

                                                               Armentières, 28 Juillet 1917.

 

Il parcourut le secteur intoxiqué, le lendemain célèbre péniblement sa messe, la dernière, et se couche dans sa cave, où dans l’après-midi un obus l’ensevelit sous les décombres.

Le lendemain sur une charrette traînée par des soldats, un cercueil de fortune était porté au cimetière de la cité désertique.

 

                                               Annuaire de l’Institution Saint-Jude.

 

Bien souvent mon esprit retrace dans un songe,

Comme un rêve pour moi qui toujours se prolonge !

Cette pénible époque avant d’être soldat,

Où j’allais au départ vers le grand presbytère,

Visiter le pasteur des âmes sur la terre,

Dans le temps où l’obus mit partout son éclat.

 

Il me semble revoir encor son air affable,

Je me rappelle aussi sa parole agréable,

Empreinte de sagesse et de grande douceur :

Il m’avait vu grandir dès la plus tendre enfance,

Aussi mieux que tout autre en cette circonstance,

Il pouvait guider l’âme et conseiller le cœur.

 

Suprême adieu touchant qu’il me fit sur la terre,

Et qui se mêlerait à celui de mon père !

Trois mois s’écouleront après ce grand départ,

Lorsque sous les obus et les gaz délétères,

Il ira visiter les maisons d’Armentières,

Pour consoler ceux qui tombaient de toutes parts.

 

Souvenir douloureux, qu’évoque ma mémoire !

Où s’inscrit leur martyre auprès de la victoire ;

Quand je pense à celui qui mourut au devoir,

A mes concitoyens qu’il aidait à cette heure,

Qui moururent de même en leur pauvre demeure :

Décrire je ne puis ! les faits ont ce pouvoir !

 

                                                                               29 Avril 1927.

 

                               ***

 

L'ensemble de ce texte est tiré de l’ouvrage Le Chant de la Douleur – Poèmes – Julien LEGRAND – Desclée de Brouwer & Cie, 4, rue Du Metz, Lille – 1928 – P. 26-27.

 

A l’heure où je mets ce poème en ligne je n’ai pas réussi à glaner la moindre information biographique sur son auteur.

 

De la préface qu’il rédige pour son recueil on comprend qu’il souffre d’une affection qui l’a immobilisé quasi complètement des années et qu’il soigne dans un des établissements hospitaliers de Berck-Plage puisqu’il nous indique être arrivé à Berck le 22 août 1923 (cette arrivée fait le thème d’un poème du même nom p. 147-148), qu’il nous indique achever sa préface à Berck-Plage, le 1er Avril 1928 et que la couverture de son livre porte le millésime 1928 en-dessous de l’indication de l’éditeur.

 

Cette affection correspond-t-elle à des séquelles de blessures reçues au cours de la première guerre mondiale à laquelle le sujet de certains de ses poèmes nous montrent qu’il a participé ? Le très important complexe hospitalier de Berck érigé avant les hostilités pour le traitement « marin » de certaines atteintes tuberculeuses a en effet largement été mis à profit au décours de la guerre.

 

Les cinq ans qui séparent la fin du conflit et l’arrivée de Julien LEGRAND à Berck ne plaident-ils pas plutôt pour le traitement dans une station balnéaire  revenue à son activité première  d’une possible atteinte tuberculeuse osseuse développée après le 1er conflit mondial ?

 

On apprend dans ses poèmes que leur auteur est natif d’Armentières mais on ne retrouve aucune mention du nom de ce poète dans les pages qui concernent cette ville. Cela pourrait s’expliquer si le nom « Julien LEGRAND » constituait un nom de plume mais il ne semble pas que la ville d’Armentières s’enorgueillisse de la présence d’un poète parmi ses enfants à l’époque qui nous intéresse.

                                                 ***

Voici, ci-dessous, le peu de choses que je peux livrer en complément de ces lignes :

 

 A propos de Berck-Plage :

 

A l’époque des sanatoriums:

http://patrimoine.hautsdefrance.fr/dossier/hopitaux-marins-de-berck/bd328445-384b-440b-a92e-f5aac20cb86a#top

En 14-18 :

https://forum.pages14-18.com/viewtopic.php?t=42202

 

 

Le texte Souvenir d’Armentières, en souvenir de M. le Doyen CAMELOT, daté du 29 Avril 1927, p.26-27, trouve un écho dans la page Facebook Le Journal des Trois Fleurs ,

 

https://www.facebook.com/pg/lejournaldestroisfleurs/posts/

 

dûe, semble-t-il, aux archives municipales de la ville d’Armentières, car la rubrique Informations de la page Le journal des Trois Fleurs indique :

 

«Les Archives municipales de la Ville d'Armentières vous proposent de revivre le quotidien d'une famille armentiéroise pendant la Première Guerre mondiale. »

 

Si quelque lecteur de cet article peut me fournir des renseignements supplémentaires, je serai heureux de compléter ces lignes.

 

                                                               ****

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18 juillet 2018 3 18 /07 /juillet /2018 14:32

 

Les Marronniers.

                               Paris.

 

A peine le vingt mars a-t-il ouvert l’année

Que, frôlés des ramiers et des merles siffleurs,

Les marronniers aux larges mains pleines de fleurs

Effeuillent dans l’azur une neige étonnée.

 

Lumineuse oasis aux ombrages chantants,

Mais où dorment encore et les lis et les roses,

Les marronniers du Luxembourg, tout blancs, tout roses,

Au désert de la ville éveillent le printemps.

 

Accourez, accourez ! Votre fête commence,

Enfants, gais passereaux de cette cage immense

Dont les barreaux fleuris sont ces hauts marronniers.

 

Aspirez l’air qui passe et le rayon qui vibre

En votre geôle heureuse, aimables prisonniers,

Et, sans vous battre, ébattez-vous au grand ciel libre !

 

                                               ***

 

Les Peupliers.

                               Bagnoles de l’Orne.

 

Les peupliers, les grands et nobles peupliers,

                Vers la fraîcheur de vos rivières

Descendent, dédaigneux des montagnes altières

Et fiers d’être, ô vallons, vos arbres familiers.

 

Le ciel y vient dès l’aube entendre par milliers

                L’essor de vos voix buissonnières,

Et tout le jour un long ramage de prières

Vers son dôme d’azur monte en leurs verts piliers.

 

Puis le soir on les voit défiler dans la brume,

                Où l’or des étoiles s’allume,

Et parmi ces lueurs de cierges et d’encens

 

Les yeux cherchent là-bas à quel autel immense

                Vont ces mystérieux passants

Dont finit le cortège où l’infini commence !

 

                                               ***

 

Ces deux poèmes sont extraits de : Le Mois Littéraire et Pittoresque - Septième Année – Tome XIV – Juillet Décembre 1905 – Maison de la Bonne Presse – Paris – P 46.

 

Voici quelques liens concernant ce poète :

 

Biographies :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Achille_Paysant

http://www.remydegourmont.org/rg/necrologies/paysant.htm

http://www.biblisem.net/etudes/walpaysa.htm

 

Où trouver ses poèmes :

https://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Achille_Paysant

https://books.google.fr/books?id=fyTSVc57Q9cC&pg=PA94&lpg=PA94&dq=Achille+Paysant&source=bl&ots=XAFiKz0zoI&sig=yXAjZtAudnnGuiH-3v5WUXPmHaI&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiFgd6v16jcAhUqBsAKHdVkANoQ6AEIQjAE#v=onepage&q=Achille%20Paysant&f=false

http://unpeudetao.unblog.fr/de-senectute-achille-paysant/

 

Données Gallica/BNF :

http://data.bnf.fr/13186725/achille_paysant/

                                              

                                               ***

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