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1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 16:22

 

Toi qui longe la haie ombreuse du verger

Près de l’Hermès debout au coude de la route,

Je t’en adjure, arrête un moment et m’écoute,

Car voici mon souhait suppliant, étranger !

 

Un soir de clair de lune amène vers mon Ombre

Un troupeau de brebis bêlant et son berger ;

Que le pâtre s’appuie au tombeau pour songer

A ceux qui sont partis dans l’Hadès trois fois sombre.

 

Qu’il chante au souvenir de l’amour, que sa voix

S’élève solitaire et pure, au gré des doigts

Sur sa flûte alternant notes longues et brèves.

 

Et que j’entende, au jeu de la tige de buis,

Sangloter longuement vers le plus doux des rêves

L’âme mélancolique et tendre de la nuit.

 

                               ***

 

Ce texte (qui figure, à l’origine, dans le volume La Lumière d’Hellas – Editions du Beffroi) est extrait de l’ouvrage Les Plus Jolis Vers De L’Année 1913 – Choix par Alphonse Séché – Société des Editions LOUIS-MICHAUD – P. 42.

Voici quelques liens concernant cet auteur.

Bibliographie.

Sur Wikipédia très peu de choses : https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9on_Bocquet

https://www.babelio.com/prix-babelio

La notice de l’Académie Française : http://www.academie-francaise.fr/leon-bocquet

Léon BOCQUET et la Grande Guerre, article téléchargeable sur CARNETS, Revue électronique d’Etudes Françaises: https://journals.openedition.org/carnets/438

Même sujet sur CAIRN.INFO (téléchargeable): https://www.cairn.info/revue-nord-2014-2-page-143.htm#

Ailleurs : https://www.lavoixdunord.fr/art/region/wicres-leon-bocquet-poete-marquillois-homme-de-ia21b49776n2960821

Œuvres.

La notice de la BNF : https://data.bnf.fr/fr/13091351/leon_bocquet/

 

                                                                                              ***

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1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 13:11

 

A titre documentaire on reproduit ci-dessous un extrait de l’ouvrage Les Poètes du Clocher de Charles FUSTER que publiait La Revue de France n°26 du 28 septembre 1889- P. 409-411.

Il comporte quelques textes  et plus de pittoresque que d'éléments biographiques concernant ces « poètes de l’Alsace » perdue en 1870.

 

Liens concernant cet ouvrage :

Un article de Charles FUSTER dans la  Revue pédagogique Année 1893 23-2 pp. 105-124   (téléchargeable) : https://education.persee.fr/doc/revpe_2021-4111_1893_num_23_2_3575

Un mot sur Charles FUSTER : https://www.auteurs-et-livres-anciens.com/fuster-charles-1866-1929.php

 

                                                                                         ***

 

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7 avril 2020 2 07 /04 /avril /2020 14:39

 

Les chemins creux pleins d’ombre, entre les noisetiers,

Sont chers aux papillons, grands rôdeurs de sentiers,

Mendiants de parfums et pilleurs de corolles ;

Et les petits enfants, grands diseurs de paroles,

Dont la gaieté bruyante interdit les grillons,

Parfois, las de soleil, comme les papillons,

Vont cherchant la fraîcheur des chemins creux pleins d’ombre,

Là, des rayons perdus trouant la voûte sombre

Que forment les rameaux autour des troncs nerveux,

Illuminent leurs fronts et dorent leurs cheveux ;

Là, le sol est plus doux sous les mousses légères ;

En quête d’une source, à l’abri des fougères,

La souple demoiselle, au vol éblouissant,

De ses ailes d’azur les effleure en passant.

En secouant sur eux la neige de ses branches,

L’églantier, dans leur cou, glisse des roses blanches.

Donc, un jour de soleil, en se donnant la main,

Lucette et Jan suivaient ensemble un vieux chemin.

 

Comme l’oiseau chantant dans le foin des prairies,

L’abeille bourdonnant le long des closeries

Et le ruisseau qui jase au gré de son parcours,

Il faut que les enfants se tiennent des discours

Mystérieux et lents,-quand ce qu’ils ont à dire

Tiendrait dans une larme ou bien dans un sourire !

Ainsi Lucette et Jan, entre les noisetiers,

Mêlaient leur bavardage aux rumeurs des sentiers,

Admirant les moissons sans en chercher les causes ;

Ainsi Lucette et Jan jasaient de toutes choses,

Enivrés tous les deux de jeunesse et d’été ;

Penseurs peu soucieux de la réalité,

Ils se laissaient aller aux mirages du rêve,

Et, n’imaginant point que l’existence est brève,

Il disaient, pleins d’audace : « Oh ! quand nous serons grands ! »

Songes de voyageurs, désirs de conquérants,

Dans les petits cerveaux s’en viennent à la ronde

Et les jeunes esprits s’emparent du vieux monde.

 

« Bientôt, s’écriait Jan, je serai matelot ;

La pêche sera bonne et je vendrai mon lot

Pour acheter un brick ! - Je serai capitaine…

J’irai chercher fortune à la rive lointaine

Qu’on dit être là-bas, derrière l’horizon,

Et quand je reviendrai dans ma pauvre maison,

O Lucette, j’aurai des sous plein ma ceinture !

Hissant les pavillons en haut de la mâture,

Alors j’inviterai pour fêter mon retour

Les parents, les voisins, les amis d’alentour,

Et toi, bien entendu, tu seras de la fête.

Ah ! mais oui, j’ai beaucoup de projets dans la tête !

 

Le prêtre, au catéchisme, a dit que ce qu’on veut,

Ce qu’on veut fermement, ô Lucette, on le peut :

Eh bien, je veux encore un trois-mâts plein de voiles,

Dont les fanaux, le soir, sembleront des étoiles ;

Et, comme un souvenir du pays bien aimé

Où fleurit la bruyère à chaque nouveau mai,

Sa coque sera verte avec un liston rose.

Si le bon Dieu bénit nos souhaits, - et si j’ose,

J’aurai d’autres trois-mâts, d’autres bricks… Je ferai

Des voyages sans nombre et je rapporterai

Plus d’argent dans mes mains et plus d’or dans mes poches

Qu’il ne faut de métal pour fondre un cent de cloches ;

Et tu seras ma femme… Ah ! ce sera flatteur,

Lucette, d’épouser Monsieur Jan, l’armateur !

Je te ferai cadeau, retiens bien ma promesse,

D’une croix toute neuve et d’un livre de messe,

Et quand nous serons vieux, je vendrai mes bateaux

Pour avoir des labours, des bois et des châteaux.

Pour avoir… »

                               Mais voici qu’au travers du feuillage

La mer, où des canaux sommeillaient au mouillage,

Apparut scintillante et prolongeant les cieux.

Et l’enfant, tout à coup, devint silencieux,

Car autour des récifs battus par la marée

Les vagues se brisaient en poussière nacrée,

Formant ces blancs remous que les marins bretons,

Bergers de l’Océan, appellent des moutons.

Jan, dans les flots lointains, sentit sombrer sa joie :

« A quoi bon m’enrichir, fit-il, si je me noie ? »

Mais Lucette ayant foi dans son rêve charmant,

Lucette l’embrassa… puis, très naïvement,

Répondit, en pensant à sa belle croix neuve :

« S’il t’arrive malheur, moi je serai ta veuve ! »

 

                               ***

 

Ce texte a paru dans La revue de France et Samedi Revue réunies en 1890 (je ne possède malheureusement plus les références complètes de cette publication).

 

Voici quelques liens concernant cet auteur.

 

Biographie :

 

Dans Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Eug%C3%A8ne_Le_Mou%C3%ABl

Et sur wikimanche : https://www.wikimanche.fr/Eug%C3%A8ne_Le_Mou%C3%ABl

La notice de l’Académie Française le concernant : http://www.academie-francaise.fr/node/15205

Autres sites : https://cherbourg.maville.com/actu/actudet_-villedieu-les-poeles.-eugene-le-mouel-litterateur-et-affichiste-sourdin_dep-3706005_actu.Htm

 

Œuvres :

 

Sur BnF : https://data.bnf.fr/fr/12738100/eugene_le_mouel/

Dont les poèmes de Fleurs de Blé Noir numérisé : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200948k

Sur Wikisource : https://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Eug%C3%A8ne_Le_Mou%C3%ABl

Sur short édition un poème : https://short-edition.com/fr/classique/eugene-le-mouel/a-la-sainte-martyre-et-vierge

Sur Toute la poésie et poésie webnet, le même poème : http://www.toutelapoesie.com/poemes.html/poesie/a-la-sainte-martyre-et-vierge

https://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/eug%C3%A8ne_le_mou%C3%ABl

Des illustrations de Le Mouel : http://www.topfferiana.fr/category/dessinateurs/le-mouel/

Et : https://www.2dgalleries.com/art/le-mouel-le-petard-ou-les-mechants-larbins-21826

Une curiosité à propos d’un de ses titres : Une pension en aérobus : https://archeosf.blogspot.com/2012/07/eugene-le-mouel-une-pension-en-aerobus.html

 

                                                                                              ***

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4 avril 2020 6 04 /04 /avril /2020 15:15

 

Sur la grande route, en longues files,

La route droite et plate[1] qui n’en finit plus,

Les ormeaux, soldats immobiles,

Veillent des deux côtés, debout sur les talus.

 

Faction rude et monotone :

En hiver tenir tête à l’assaut des vents froids ;

Plier sous l’averse en automne ;

L’été, se dessécher sous des rayons trop droits !

 

Tout leur feuillage est en guenilles ;

Ils ont dans leurs cheveux mille débris mêlés,

De la fange jusqu’aux chevilles

Et des tas de cailloux sous les pieds empilés.

 

Quel milieu ! Pas de causerie

Avec de bons voisins comme dans les bois verts,

Pas un murmure d’eau qui rie,

Et toujours, dans le flanc, le bec dur des piverts !

 

Que de souffrance ! Et pourquoi faire ?

Pour jeter un bout d’ombre à des troupiers suants,

A quelque ânon lassé de braire,

Pour garer de la pluie un convoi de truands !

 

Tous des ingrats, l’homme, la bête,

Qui, voyant défiler leurs protecteurs poudreux,

N’agitent qu’une idée en tête,

Celle de n’en plus voir, les trouvant trop nombreux !

 

Ah ! que les grands ormeaux s’ennuient !

Quels longs étirements, sous le poids du soleil,

Vers les beaux oiseaux qui les fuient !

Quels bâillements affreux dans les nuits sans sommeil !

 

Ils en demeurent tout difformes ;

Et rien n’est, sur le soir, formidable et hideux,

Comme les grimaces énormes

De leur profils blessés dans la rougeur des cieux,

 

A l’heure où tous ces géants sombres

Semblent se mettre en marche et, de leurs bras tordus,

Fouiller l’amas croissant des ombres

Comme pour y saisir les passants éperdus,

 

Et roulant, dans leur cime opaque

Dès qu’ils entendent fuir, tout blême et trébuchant,

Quelque gamin dont la dent claque,

Un ricanement brusque, envieux et méchant !

 

                               ***

Ce texte a paru dans La revue de France et Samedi Revue réunies en 1890 (je ne possède malheureusement plus les références complètes de cette publication).

Voici quelques liens concernant cet auteur.

 

Biographie :

Sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Lafenestre

Sur Persée : https://www.persee.fr/doc/inrp_0298-5632_1988_ant_3_1_6121

A toutes fins utiles (documentation pour les chercheurs) : https://www.idref.fr/033767599

Classiques GARNIER, un article (payant) : https://classiques-garnier.com/revue-d-histoire-litteraire-de-la-france-3-2019-119e-annee-n-3-varia-georges-lafenestre-le-poete-conservateur.html

Sur d’autres sites : http://www.medias19.org/index.php?id=20267

 

Œuvres :

Sur BNF : https://data.bnf.fr/fr/documents-by-rdt/12459879/te/page1

Dont l’unique volume de vers numérisé : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6344189c

Sur Wikisource :  https://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Georges_Lafenestre

Sur Persée : https://www.persee.fr/authority/247772

Sur d’autres sites : https://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/georges_lafenestre

 

                                                                                              ***

 

[1] La personne qui possédait ce volume relié de « La Revue de France » apposa une note au crayon où elle relevait le caractère irrégulier de l’alexandrin et proposait la correction suivante : « La route droite et plate ET qui n’en finit plus »…

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31 mars 2020 2 31 /03 /mars /2020 23:48

 

Vielles et cornemuses en chœur

Retentissent dans la vallée.

Le vent porte sur la hauteur

Les joyeux bruits de l’Assemblée[1].

On ne voit par les sentiers verts

Que fillettes aux coiffes blanches

Et garçons rayonnants et fiers

                Dans leurs habits des dimanches.

 

On danse à l’abri des tilleuls,

En face de la vieille église :

-En avant les cavaliers seuls !-

Crie un vielleur à barbe grise ;

Et, tandis que sur les tréteaux

L’orchestre s’essouffle et s’enroue,

La contredanse sans repos

                Se dénoue et se renoue.

 

Une auberge sous les noyers

Se dresse , bourdonnante et pleine,

Là sont venus les métayers

Louer pâtres et gens de peine.

A flots coule le vin vermeil,

Le meilleur vin de l’hôtelière.

On voit scintiller le soleil

                Des rubis dans chaque verre.

 

Les gars qui veulent se gager

Pour la saison ou pour l’année,

Vigneron, faucheur ou berger,

Moissonneur, homme de journée,

Passent tous, souriants et forts,

Devant la porte au large ouverte ;

Tous à leurs feutres aux grands bords

                Ont mis une branche verte.

 

Cet emblème parle pour eux ;

Il dit, ce frais brin de feuillage :

« Voyez, j’ai des bras vigoureux,

Je suis plein de cœur à l’ouvrage.

J’ai quitté mon toit ce matin ;

Ma mère, avec une caresse,

Ma mère m’a mis dans la main

                Un écu, mince richesse.

 

« Maintenant, qui veut me nourrir ?

Qui veut me prendre en sa demeure ?

Je fais serment de le servir

Le jour et la nuit, à toute heure.

J’irai surveiller ses pastours

Et battre son blé dans la grange ;

Je ferai ses foins, ses labours,

                Sa moisson et sa vendange… »

 

Puis, quand les gages sont donnés,

Ils s’en reviennent à la danse.

Sonnez, cornemuses, sonnez :

Toi, vielleur, marque la cadence !

Avec leur danseuse au côté,

Ils tournent et sautent sans cesse ;

O dernier jour de liberté,            

             On te boit avec ivresse !

 

Aujourd’hui, c’est l’air imprégné

D’amour, l’air natal du village ;

Mais demain c’est le pain gagné

A la sueur de son visage.

Ce soir encor, tout est plaisir ;

Mais demain, il faudra connaître

L’escalier si roide à gravir

                Le dur escalier du maître !

 

                               ***

 

Ce texte a paru dans La revue de France et Samedi Revue réunies en 1890 (je ne possède malheureusement plus les références complètes de cette publication).

 

Cette page complète un article précédent dans lequel se trouvent indiqués quelques liens concernant cet auteur : http://poetesinconnus.over-blog.com/2020/03/les-charbonniers-claude-adhemar-andre-theuriet-1833-1907.html

 

                               ***

 

[1] Note de la Revue de France : Fête de village en Touraine où l’on vient louer les domestiques.

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27 mars 2020 5 27 /03 /mars /2020 18:04

 

A minuit sonnant passent les Rois Mages.

Ils viennent tous trois du pays lointain

Où fleurit la rose, où naît le matin.

Ils vont à Jésus rendre leurs hommages.

 

Ils vont saluer l’enfant prisonnier,

Son père Joseph, sa mère Marie.

Deux sont blancs, avec la barbe fleurie ;

Le troisième est noir comme un charbonnier.

 

Tandis qu’ils dormaient, la couronne en tête,

Un ange du ciel éblouit leurs yeux :

-« O rois, levez-vous, le monde est joyeux ;

O rois, levez-vous, la terre est en fête. »

 

« Allez promptement, le Seigneur est né,

Parmi les pasteurs au fond d’une crèche. »

La brise souffla, divinement fraîche,

Et tout le palais fut illuminé.

 

Ils ont pris congé de la reine brune

Dont la bouche en fleur a soudain pâli.

Ils ont embrassé l’héritier joli,

Les voilà partis dans la nuit sans lune.

 

Ils vont galopant par monts et par vaux,

Franchissant les bois et les chènevières ;

Ils sautent d’un bond fleuves et rivières,

Et la terre tremble sous leurs chevaux.

 

Ils vont. Leurs manteaux traînent sur la brande

Ou filent gaiement par les prés mouillés.

Trente petits nains, de rouge habillés,

Sur des coussins verts portent leur offrande :

 

Et toujours, loin, loin, dans le firmament,

Une étoile brille et les accompagne,

Sa douce lueur endort la campagne

Sous la nuit sans lune ineffablement.

 

                               ***

Ce texte a paru dans La revue de France et Samedi Revue réunies en 1890 (je ne possède malheureusement plus les références complètes de cette publication).

 

Voici quelques liens concernant cet auteur.

 

Biographie :

 

Dans Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gabriel_Vicaire

Autres sites : https://www.universalis.fr/encyclopedie/gabriel-vicaire/

https://www.lemonde.fr/archives/article/1946/06/01/gabriel-vicaire-un-souvenir_1877092_1819218.html

Courte biographie et quelques poèmes : http://litterature01.chez-alice.fr/Gabriel-Vicaire/Gabriel-Vicaire.html

Une curiosité « touristique » : https://e-monumen.net/patrimoine-monumental/medaillons-de-gabriel-vicaire-et-anatole-le-braz-perros-guirec/

Et, à Paris, au Luxembourg la statue du poète dont il est question, plus haut, dans l’anecdote du Monde : https://www.tripadvisor.fr/Attraction_Review-g187147-d17709121-Reviews-Statue_du_poete_Gabriel_Vicaire-Paris_Ile_de_France.html

Un poème de Verlaine adressé à Gabriel VICAIRE : https://www.wikipoemes.com/poemes/paul-verlaine/a-gabriel-vicaire.php

 

Œuvres :

 

Sur Wikisource (certaines téléchargeables) : https://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Gabriel_Vicaire

Et sur poesies.net : https://www.poesies.net/gabrielvicaire.html

Sur Gallica/BnF, ce que Gallica propose :  https://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&query=%28gallica%20all%20%22Gabriel%20VICAIRE%22%29%20and%20dc.type%20all%20%22monographie%22&lang=fr&suggest=0#resultat-id-1

Dont : Choix de poésies : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5540556d/f2.image.texteImage

Le Miracle de S-Nicolas: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54913s.texteImage

Autres sites :

Un poème lu (Une Fée) : https://www.youtube.com/watch?v=oZSLDjkrRps

La Vierge au Lavoir : http://www.spiritualite-chretienne.com/poesie/lenoel09.html

 

                                                                       ***

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26 mars 2020 4 26 /03 /mars /2020 16:15

 

Les jours d’hiver sont revenus,

Plus de feuilles aux branches ;

Le givre couvre les bois nus

De ses aiguilles blanches.

Dans la coupe où sont empilés

Les menus brins de hêtre,

Les charbonniers sont installés,

Femme, apprentis et maîtres.

 

La femme allaite un nourrisson

Dans la hutte de mousse,

Et lui murmure une chanson

Mélancolique et douce ;

Le maître et ses gens alentour

Des fournaises nouvelles,

Montent la garde tour à tour,

Comme des sentinelles.

 

Le charbon qui dort, abrité

Sous une cendre épaisse

Est comme un nourrisson gâté

Qu’il faut veiller sans cesse.

Tout chôme avec un feu trop lent ;

Si la braise allumée

Flambe trop vite sous le vent,

Tout s’envole en fumée.

 

Rude besogne, sans repos

Et de sueur baignée !

Le charbonnier sur ses fourneaux

Ressemble à l’araignée.

Elle ourdit vingt fois son réseau

Et quand la toile frêle

Est finie à peine, un oiseau

L’emporte d’un coup d’aile.

 

Mais il n’est si triste saison

Qu’un rayon ne colore,

Et dans la plus pauvre maison

Le bonheur entre encore ;

Si les misères du métier

Troublent sa vieille tête,

Parfois aussi le charbonnier

Connaît des jours de fête.

 

Un matin, le charbon paraît

Sous la couche de terre !

Victoire ! il est noir à souhait

Et cassant comme verre ;

Il sonne clair comme l’argent ;

A la forge on l’emmène,

Et dans les bois sourds on entend

Rouler la banne pleine.

 

Le charbonnier n’a d’autre abri

Que sa forêt natale,

Les muguets d’avril ont fleuri

Sa couche nuptiale ;

Pareils aux petits des oiseaux

Nichés dans les bruyères,

Les enfants n’ont eu pour berceaux

Que l’herbe des clairières.

 

Nés dans les bois, il veut mourir

Dans le fond d’une combe.

Ses compagnons viendront bâtir

Un fourneau sur sa tombe,

Un grand fourneau qu’on emplira

De braise et de ramée,

Et son âme au ciel montera

Avecque la fumée.

 

                               ***

 

Ce texte a paru dans La revue de France et Samedi Revue réunies en 1890 (je ne possède malheureusement plus les références complètes de cette publication).

 

Voici quelques liens concernant cet auteur.

Biographie :

Sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Theuriet

A l’Académie Française : http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/andre-theuriet

Autres biographies : http://www.ecrivains-haute-marne.com/route_81.php

Œuvres :

Sur Wikisource (certaines sont numérisées et téléchargeables) : https://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Andr%C3%A9_Theuriet

Sur Gallica/BnF (certaines téléchargeables) : https://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&query=%28gallica%20all%20%22Andr%C3%A9%20THEURIET%22%29%20and%20dc.type%20all%20%22monographie%22&lang=fr&suggest=0#resultat-id-4

Dont Le Chemin des Bois – Poèmes et poésies : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3413894k/f11.image.r=Andr%C3%A9%20THEURIET

Œuvres lues (fichier audio et texte) : http://www.litteratureaudio.com/livres-audio-gratuits-mp3/tag/andre-theuriet

Une nouvelle sur shortedition : https://short-edition.com/fr/classique/andre-theuriet

 

 

                                                                                              ***

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14 mars 2020 6 14 /03 /mars /2020 11:44

 

« Je me fais vieux, j’ai soixante ans,

J’ai travaillé toute ma vie

Sans avoir, durant tout ce temps,

Pu satisfaire mon envie.

Je vois bien qu’il n’est ici-bas

De bonheur complet pour personne.

Mon vœu ne s’accomplira pas :

Je n’ai jamais vu Carcassonne !

 

« On voit la ville de là-haut,

Derrière les montagnes bleues ;

Mais, pour y parvenir, il faut,

Il faut faire cinq grandes lieues ;

En faire autant pour revenir !

Ah ! si la vendange était bonne !

Le raisin ne veut pas jaunir :

Je ne verrai pas Carcassonne !

 

« On dit qu’on y voit tous les jours

Ni plus ni moins que les dimanches,

Des gens s’en aller sur le cours,

En habits neufs, en robes blanches.

On dit qu’on y voit des châteaux

Grands comme ceux de Babylone,

Un évêque et deux généraux !

Je ne connais pas Carcassonne !

 

« Le vicaire a cent fois raison :

C’est des imprudents que nous sommes.

Il disait dans son oraison

Que l’ambition perd les hommes.

Si je pouvais trouver pourtant

Deux jours sur la fin de l’automne…..

Mon Dieu ! que je mourrais content

Après avoir vu Carcassonne !

 

« Mon Dieu ! mon Dieu ! pardonnez-moi

Si ma prière vous offense ;

On voit toujours plus haut que soi,

En vieillesse comme en enfance.

Ma femme, avec mon fils Aignan,

A voyagé jusqu’à Narbonne ;

Mon filleul a vu Perpignan,

Et je n’ai pas vu Carcassonne ! »

 

Ainsi chantait, près de Limoux,

Un paysan courbé par l’âge.

Je lui dis : « Ami, levez-vous ;

Nous allons faire le voyage. »

Nous partîmes le lendemain ;

Mais (Que le bon Dieu lui pardonne !)

Il mourut à moitié chemin :

Il n’a jamais vu Carcassonne !

 

                               ***

Voici quelques liens concernant cet auteur.

 

Biographie :

Sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gustave_Nadaud

Ailleurs : https://www.babelio.com/auteur/Gustave-Nadaud/263418

http://evene.lefigaro.fr/celebre/biographie/gustave-nadaud-5708.php https://www.paperblog.fr/3078649/la-bouche-l-oreille-chansons-de-gustave-nadaud-par-arnaud-marzorati/

 

Œuvres :

Sur BNF/Gallica : https://data.bnf.fr/fr/12171746/gustave_nadaud/

Des citations de Gustave NADAUD : https://www.mon-poeme.fr/citations-gustave-nadaud/

Et : https://dicocitations.lemonde.fr/auteur/3210/Gustave_Nadaud.php

NADAUD inspirateur de BRASSENS : http://amandier25.com/pages/Gustave_Nadaud-8952756.html   et http://www.ma-petite-chanson.com/2019/05/gustave-nadaud-georges-brassens.html

Quelques-unes de ses chansons : https://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Gustave_Nadaud   et https://fr.wikisource.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:Chansons_de_Gustave_Nadaud https://www.youtube.com/watch?v=hl42ZPWmptc

https://www.youtube.com/watch?v=yx7KiG3jq2I

Carcassonne par BRASSENS : https://www.youtube.com/watch?v=NNVU0x6HcAk&feature=kp

Documents autographes de ou concernant Gustave NADAUD : https://musee.sacem.fr/index.php/Detail/entities/5361

 

                                                                                              ***

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12 mars 2020 4 12 /03 /mars /2020 18:57

 

Dans ma maison demeure une brave servante,

Qui jamais ne lira Rousseau ni Condorcet ;

Elle ne sait pas lire, et n’en a, l’innocente,

Pas le moindre regret.

 

Ses parents ne pouvaient l’envoyer à l’école,

Pauvres simples Bretons, courageux, n’ayant rien ;

Sans cesse travaillant pour gagner une obole

Et le pain quotidien.

 

Elle ne connaît point les lois de la grammaire,

Mais les lois du labeur et de la probité ;

La confiance en Dieu, l’espoir dans la prière

Et dans la charité.

 

Elle conte parfois gaiement sa triste histoire,

Ses précoces travaux, ses fatigues d’enfant :

Elle garde à Paris constamment la mémoire

De son toit indigent,

 

Des soucis qui troublaient la paix de sa famille,

Du blé de sarrasin que l’on payait si cher ;

Des glanes dans les champs, des fagots de charmille

Qu’on faisait pour l’hiver.

 

Puis aussi des beaux jours égayant le jeune âge,

Des fêtes de l’église et de l’autel doré,

Des miracles qu’on voit dans un pèlerinage

A Sainte-Anne d’Auray.

 

A dix ans commençait son métier de servante,

Ce même dur métier qu’elle fait aujourd’hui,

Fidèle à son devoir, vive, alerte et contente

Dans la maison d’autrui.

 

Ses parents sont encore dans sa pauvre Bretagne

Unis par le travail, faibles et souffreteux,

Et la plus grosse part de tout ce qu’elle gagne

Chaque mois est pour eux.

 

Dans la saison mauvaise, ah comme elle est en peine !

« Mes vieux parents, dit-elle, à présent ont-ils chaud !

Ont-ils de quoi se faire un vêtement de laine,

Et tout ce qu’il leur faut ? »

 

Pour elle, nul souci d’avenir ne l’agite.

« Dieu, dit-elle, est si bon ! Il sera mon soutien ;

Il m’a mise déjà dans un paisible gîte,

Je n’ai besoin de rien. »

 

C’est ainsi qu’elle parle avec un franc sourire,

Et puis elle s’en va disant son chapelet.

Quel malheur, n’est-ce pas, qu’elle ne puisse lire

Rousseau ni Condorcet !

 

Elle apprendrait par là dans quelle erreur profonde

Elle a passé sa vie en tout temps, en tout lieu,

Puisqu’il n’est nul espoir au-delà de ce monde,

Puisque Dieu n’est pas Dieu.

 

                               ***

 

Note : on relève une probable erreur d’impression dans le premier vers de la huitième strophe qui du fait du e de « encore » compte un pied de trop, il faut sans doute lire « encor ».

 

Ce texte est tiré d’un numéro de La Revue de France – Première année – Deuxième semestre - Octobre 1889-Avril1890 (cette mention a été biffée par le propriétaire du volume et remplacée par : Deuxième Année – Premier Semestre – Avril1890-Octobre 1890).

Voici quelques liens concernant cet auteur.

Biographie :

Sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Xavier_Marmier

Sur le site de Frasne (Doubs), son village de naissance : http://www.frasne.net/histoire/biographie_xavier_marmier.htm

Sur le site de l’Académie Française dont il fut membre : http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/xavier-marmier

Ailleurs : https://www.babelio.com/auteur/Xavier-Marmier/194940

Œuvres :

Ses œuvres sur Gallica (certaines numérisées sont téléchargeables, voir lien direct ci-dessous pour quelques-unes de ses poésies) : https://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&query=%28gallica%20all%20%22Xavier%20Marmier%22%29%20and%20dc.type%20all%20%22monographie%22&lang=fr&suggest=0#resultat-id-8

Prose et Vers 1836 – 1886 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96196d.r=Xavier%20Marmier?rk=171674;4

 

 

                                                                               ***

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11 mars 2020 3 11 /03 /mars /2020 10:48

 

Jardin d’Hiver.

Le vent d’hiver cassait les branches noires
Dans le jardin plaintif et désolé
Où ce soir-là je m’en étais allé
Me souvenir de nos vieilles histoires.

Seul, attendri par le ciel douloureux,
Je répétais tout bas, avec tristesse,
Les noms de ceux qu’a chéris ma jeunesse,
En me disant que je suis mort pour eux.

Et je tremblais, et je pleurais ; ma vie
S’en revenait toute entière à mon cœur.
Je n’étais plus ni méchant, ni moqueur,
Et j’oubliais et la haine et l’envie.

        ***


Sur la Falaise.

Les papillons bleus, les papillons blancs,
Sur les prés mouillés et les blés tremblants,
Vont battant des ailes.
C’est sous le soleil un frémissement
Qui fait s’incliner les fleurs doucement
Sur leurs tiges frêles.

Contre les rochers, avec des sanglots,
En bas l’Océan vient briser ses flots
Brodés d’étincelles.
Là-haut, sans souci des flots onduleux,
Les papillons blancs, les papillons bleus
Vont battant des ailes.

               ***

 

Ces deux textes sont extraits de numéros de l’année 1890 de La Revue de France et Samedi Revue Réunies. (Les références complètes me font malheureusement défaut.)

Paul BOURGET, romancier célèbre, figure ici au titre de son œuvre poétique beaucoup moins connue. Voici quelques liens le concernant.

 

Biographie.

Sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Bourget

Ailleurs :

http://andrebourgeois.fr/paul_bourget.htm

https://www.larousse.fr/encyclopedie/litterature/Paul_Bourget/172001

 http://www.medarus.org/Ardeche/07celebr/07celTex/bourget_paul.htm

Sur le site de l’Académie Française avec la liste de ses œuvres :

http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/paul-bourget

Sur le site de la BNF avec l’ensemble de ses œuvres, certaines numérisées dont un volume de Poésies 1876-1882 :

https://data.bnf.fr/fr/11893464/paul_bourget/

Articles concernant le romancier :

https://www.fabula.org/revue/document3226.php#

https://www.persee.fr/docAsPDF/xxs_0294-1759_1995_num_45_1_3379.pdf

 

                                                                         ***                       

 

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