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1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 16:22

 

Toi qui longe la haie ombreuse du verger

Près de l’Hermès debout au coude de la route,

Je t’en adjure, arrête un moment et m’écoute,

Car voici mon souhait suppliant, étranger !

 

Un soir de clair de lune amène vers mon Ombre

Un troupeau de brebis bêlant et son berger ;

Que le pâtre s’appuie au tombeau pour songer

A ceux qui sont partis dans l’Hadès trois fois sombre.

 

Qu’il chante au souvenir de l’amour, que sa voix

S’élève solitaire et pure, au gré des doigts

Sur sa flûte alternant notes longues et brèves.

 

Et que j’entende, au jeu de la tige de buis,

Sangloter longuement vers le plus doux des rêves

L’âme mélancolique et tendre de la nuit.

 

                               ***

 

Ce texte (qui figure, à l’origine, dans le volume La Lumière d’Hellas – Editions du Beffroi) est extrait de l’ouvrage Les Plus Jolis Vers De L’Année 1913 – Choix par Alphonse Séché – Société des Editions LOUIS-MICHAUD – P. 42.

Voici quelques liens concernant cet auteur.

Bibliographie.

Sur Wikipédia très peu de choses : https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9on_Bocquet

https://www.babelio.com/prix-babelio

La notice de l’Académie Française : http://www.academie-francaise.fr/leon-bocquet

Léon BOCQUET et la Grande Guerre, article téléchargeable sur CARNETS, Revue électronique d’Etudes Françaises: https://journals.openedition.org/carnets/438

Même sujet sur CAIRN.INFO (téléchargeable): https://www.cairn.info/revue-nord-2014-2-page-143.htm#

Ailleurs : https://www.lavoixdunord.fr/art/region/wicres-leon-bocquet-poete-marquillois-homme-de-ia21b49776n2960821

Œuvres.

La notice de la BNF : https://data.bnf.fr/fr/13091351/leon_bocquet/

 

                                                                                              ***

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17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 16:03

 

Blason

 

D’azur au corsaire d’étoiles

chargé d’une chimère d’or

mouvant de la bande aux escales

ondé d’amour frangé de mort

 

Accosté de quatre cotices

deux d’enfer deux de Béatrice

crénelé d’une tour du vent

semé d’un goéland passant

 

Flottant sur une mer du même

sous la fasce d’un astre blême

brochant sur le tout ses amures

ajourées de sable et d’azur

 

En pointe Orion vers l’abîme

arraché d’un songe d’hermine

où dans un ciel de Chandeleur

monte un enfant nimbé de pleurs

 

A dextre où l’écume le cingle

un cœur tiré à quatre épingles

à senestre au chef de la tour

un ange écartelé d’amour.

 

***

 

Unique au Monde

 

Enfant, tu es porté dans les bras d’une aïeule

le feu brûle et sur le parquet les flammes tremblent

ta vie est de l’abîme une lumière blanche

qui va vers les berceaux de la mort, toute seule.

 

Les mille et une nuits de l’enfance endormie

dans le chuchotement au-dessus du sommeil,

tintement de doux objets dans des mains amies,

quand bleuit la veilleuse aux confins du réveil.

 

Le cri de la souffrance ouvre ta vie chétive

comme un appel d’oiseau du paradis perdu

comme le cri mortel d’un chérubin déçu

où la douleur naissante est une source vive.

 

Œil d’agate impassible, où se mirent les cieux

enfance unique au monde, enfance lucifère,

n’es-tu pas, inconnue au péril de la terre

une pierre jetée dans le jardin de Dieu.

 

                               ***

Ces textes sont tirés de l’ouvrage Deuxième Recueil de Poèmes – Editions de la Table Ronde – Rennes – 1942 – P. 15-16  pour Blason, P. 23 pour Unique au Monde (Note : l’absence de majuscules au début des vers, excepté au premier de chaque strophe, reproduit le parti-pris typographique d’origine.)

Ci-dessous, reprenant les données d’un précédent article de ce blog (http://poetesinconnus.over-blog.com/preview/b536eb84979185c65186700606e1e0ced2d69393 ) , voici quelques liens concernant cet auteur.

 

Biographie :

Sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9ophile_Briant

Détaillé et téléchargeable : http://www.latourduvent.org/QuiEtaitTheoBriant.pdf

Sur BnF avec la liste de ses œuvres (non numérisées) : https://data.bnf.fr/fr/11893995/theophile_briant/

Courte biographie et 1 poème : https://www.wikipoemes.com/poemes/theophile-briant/biographie-index.php

Un ouvrage sur SAINT POL ROUX et Théophile BRIANT : https://books.openedition.org/pur/38179?lang=fr

                                                                               ***

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7 avril 2020 2 07 /04 /avril /2020 14:39

 

Les chemins creux pleins d’ombre, entre les noisetiers,

Sont chers aux papillons, grands rôdeurs de sentiers,

Mendiants de parfums et pilleurs de corolles ;

Et les petits enfants, grands diseurs de paroles,

Dont la gaieté bruyante interdit les grillons,

Parfois, las de soleil, comme les papillons,

Vont cherchant la fraîcheur des chemins creux pleins d’ombre,

Là, des rayons perdus trouant la voûte sombre

Que forment les rameaux autour des troncs nerveux,

Illuminent leurs fronts et dorent leurs cheveux ;

Là, le sol est plus doux sous les mousses légères ;

En quête d’une source, à l’abri des fougères,

La souple demoiselle, au vol éblouissant,

De ses ailes d’azur les effleure en passant.

En secouant sur eux la neige de ses branches,

L’églantier, dans leur cou, glisse des roses blanches.

Donc, un jour de soleil, en se donnant la main,

Lucette et Jan suivaient ensemble un vieux chemin.

 

Comme l’oiseau chantant dans le foin des prairies,

L’abeille bourdonnant le long des closeries

Et le ruisseau qui jase au gré de son parcours,

Il faut que les enfants se tiennent des discours

Mystérieux et lents,-quand ce qu’ils ont à dire

Tiendrait dans une larme ou bien dans un sourire !

Ainsi Lucette et Jan, entre les noisetiers,

Mêlaient leur bavardage aux rumeurs des sentiers,

Admirant les moissons sans en chercher les causes ;

Ainsi Lucette et Jan jasaient de toutes choses,

Enivrés tous les deux de jeunesse et d’été ;

Penseurs peu soucieux de la réalité,

Ils se laissaient aller aux mirages du rêve,

Et, n’imaginant point que l’existence est brève,

Il disaient, pleins d’audace : « Oh ! quand nous serons grands ! »

Songes de voyageurs, désirs de conquérants,

Dans les petits cerveaux s’en viennent à la ronde

Et les jeunes esprits s’emparent du vieux monde.

 

« Bientôt, s’écriait Jan, je serai matelot ;

La pêche sera bonne et je vendrai mon lot

Pour acheter un brick ! - Je serai capitaine…

J’irai chercher fortune à la rive lointaine

Qu’on dit être là-bas, derrière l’horizon,

Et quand je reviendrai dans ma pauvre maison,

O Lucette, j’aurai des sous plein ma ceinture !

Hissant les pavillons en haut de la mâture,

Alors j’inviterai pour fêter mon retour

Les parents, les voisins, les amis d’alentour,

Et toi, bien entendu, tu seras de la fête.

Ah ! mais oui, j’ai beaucoup de projets dans la tête !

 

Le prêtre, au catéchisme, a dit que ce qu’on veut,

Ce qu’on veut fermement, ô Lucette, on le peut :

Eh bien, je veux encore un trois-mâts plein de voiles,

Dont les fanaux, le soir, sembleront des étoiles ;

Et, comme un souvenir du pays bien aimé

Où fleurit la bruyère à chaque nouveau mai,

Sa coque sera verte avec un liston rose.

Si le bon Dieu bénit nos souhaits, - et si j’ose,

J’aurai d’autres trois-mâts, d’autres bricks… Je ferai

Des voyages sans nombre et je rapporterai

Plus d’argent dans mes mains et plus d’or dans mes poches

Qu’il ne faut de métal pour fondre un cent de cloches ;

Et tu seras ma femme… Ah ! ce sera flatteur,

Lucette, d’épouser Monsieur Jan, l’armateur !

Je te ferai cadeau, retiens bien ma promesse,

D’une croix toute neuve et d’un livre de messe,

Et quand nous serons vieux, je vendrai mes bateaux

Pour avoir des labours, des bois et des châteaux.

Pour avoir… »

                               Mais voici qu’au travers du feuillage

La mer, où des canaux sommeillaient au mouillage,

Apparut scintillante et prolongeant les cieux.

Et l’enfant, tout à coup, devint silencieux,

Car autour des récifs battus par la marée

Les vagues se brisaient en poussière nacrée,

Formant ces blancs remous que les marins bretons,

Bergers de l’Océan, appellent des moutons.

Jan, dans les flots lointains, sentit sombrer sa joie :

« A quoi bon m’enrichir, fit-il, si je me noie ? »

Mais Lucette ayant foi dans son rêve charmant,

Lucette l’embrassa… puis, très naïvement,

Répondit, en pensant à sa belle croix neuve :

« S’il t’arrive malheur, moi je serai ta veuve ! »

 

                               ***

 

Ce texte a paru dans La revue de France et Samedi Revue réunies en 1890 (je ne possède malheureusement plus les références complètes de cette publication).

 

Voici quelques liens concernant cet auteur.

 

Biographie :

 

Dans Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Eug%C3%A8ne_Le_Mou%C3%ABl

Et sur wikimanche : https://www.wikimanche.fr/Eug%C3%A8ne_Le_Mou%C3%ABl

La notice de l’Académie Française le concernant : http://www.academie-francaise.fr/node/15205

Autres sites : https://cherbourg.maville.com/actu/actudet_-villedieu-les-poeles.-eugene-le-mouel-litterateur-et-affichiste-sourdin_dep-3706005_actu.Htm

 

Œuvres :

 

Sur BnF : https://data.bnf.fr/fr/12738100/eugene_le_mouel/

Dont les poèmes de Fleurs de Blé Noir numérisé : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200948k

Sur Wikisource : https://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Eug%C3%A8ne_Le_Mou%C3%ABl

Sur short édition un poème : https://short-edition.com/fr/classique/eugene-le-mouel/a-la-sainte-martyre-et-vierge

Sur Toute la poésie et poésie webnet, le même poème : http://www.toutelapoesie.com/poemes.html/poesie/a-la-sainte-martyre-et-vierge

https://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/eug%C3%A8ne_le_mou%C3%ABl

Des illustrations de Le Mouel : http://www.topfferiana.fr/category/dessinateurs/le-mouel/

Et : https://www.2dgalleries.com/art/le-mouel-le-petard-ou-les-mechants-larbins-21826

Une curiosité à propos d’un de ses titres : Une pension en aérobus : https://archeosf.blogspot.com/2012/07/eugene-le-mouel-une-pension-en-aerobus.html

 

                                                                                              ***

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4 avril 2020 6 04 /04 /avril /2020 15:15

 

Sur la grande route, en longues files,

La route droite et plate[1] qui n’en finit plus,

Les ormeaux, soldats immobiles,

Veillent des deux côtés, debout sur les talus.

 

Faction rude et monotone :

En hiver tenir tête à l’assaut des vents froids ;

Plier sous l’averse en automne ;

L’été, se dessécher sous des rayons trop droits !

 

Tout leur feuillage est en guenilles ;

Ils ont dans leurs cheveux mille débris mêlés,

De la fange jusqu’aux chevilles

Et des tas de cailloux sous les pieds empilés.

 

Quel milieu ! Pas de causerie

Avec de bons voisins comme dans les bois verts,

Pas un murmure d’eau qui rie,

Et toujours, dans le flanc, le bec dur des piverts !

 

Que de souffrance ! Et pourquoi faire ?

Pour jeter un bout d’ombre à des troupiers suants,

A quelque ânon lassé de braire,

Pour garer de la pluie un convoi de truands !

 

Tous des ingrats, l’homme, la bête,

Qui, voyant défiler leurs protecteurs poudreux,

N’agitent qu’une idée en tête,

Celle de n’en plus voir, les trouvant trop nombreux !

 

Ah ! que les grands ormeaux s’ennuient !

Quels longs étirements, sous le poids du soleil,

Vers les beaux oiseaux qui les fuient !

Quels bâillements affreux dans les nuits sans sommeil !

 

Ils en demeurent tout difformes ;

Et rien n’est, sur le soir, formidable et hideux,

Comme les grimaces énormes

De leur profils blessés dans la rougeur des cieux,

 

A l’heure où tous ces géants sombres

Semblent se mettre en marche et, de leurs bras tordus,

Fouiller l’amas croissant des ombres

Comme pour y saisir les passants éperdus,

 

Et roulant, dans leur cime opaque

Dès qu’ils entendent fuir, tout blême et trébuchant,

Quelque gamin dont la dent claque,

Un ricanement brusque, envieux et méchant !

 

                               ***

Ce texte a paru dans La revue de France et Samedi Revue réunies en 1890 (je ne possède malheureusement plus les références complètes de cette publication).

Voici quelques liens concernant cet auteur.

 

Biographie :

Sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Lafenestre

Sur Persée : https://www.persee.fr/doc/inrp_0298-5632_1988_ant_3_1_6121

A toutes fins utiles (documentation pour les chercheurs) : https://www.idref.fr/033767599

Classiques GARNIER, un article (payant) : https://classiques-garnier.com/revue-d-histoire-litteraire-de-la-france-3-2019-119e-annee-n-3-varia-georges-lafenestre-le-poete-conservateur.html

Sur d’autres sites : http://www.medias19.org/index.php?id=20267

 

Œuvres :

Sur BNF : https://data.bnf.fr/fr/documents-by-rdt/12459879/te/page1

Dont l’unique volume de vers numérisé : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6344189c

Sur Wikisource :  https://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Georges_Lafenestre

Sur Persée : https://www.persee.fr/authority/247772

Sur d’autres sites : https://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/georges_lafenestre

 

                                                                                              ***

 

[1] La personne qui possédait ce volume relié de « La Revue de France » apposa une note au crayon où elle relevait le caractère irrégulier de l’alexandrin et proposait la correction suivante : « La route droite et plate ET qui n’en finit plus »…

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3 avril 2020 5 03 /04 /avril /2020 15:35

 

Sur la pierre où François reçut le sceau divin

Les moines vont prier le soir et le matin.

 

Or, en hiver, un soir où les clameurs funèbres

De la foudre et des vents déchiraient les ténèbres,

 

Aucun moine, au couvent, ne s’était hasardé

A contourner le pic du rocher dénudé.

 

Et tous étaient plongés dans une angoisse extrême,

Car, pour eux, négligence était pêché suprême.

 

Mais tout fut réparé, car les oiseaux des bois,

Ceux qui, lorsqu’ils voyaient venir jadis François,

 

Voletaient sur sa tête avec un grand bruit d’ailes,

Puis se pressaient autour, recueillis et fidèles,

 

Ceux qu’il prêcha souvent, et qu’il appelait :

« Ma sœur Mésange » ou bien : « Mon frère Roitelet »,

 

Firent procession, et, malgré la tempête,

Sur la pierre du saint célébrèrent la fête.

 

Et puis, quand vînt le jour et tomba le grand vent,

Les moines sont sortis en tremblant du couvent.

 

Ils ont vu des petits pieds d’oiseaux dans la neige

Indiquant le chemin suivi par le cortège.

 

                               ***

 

Ce texte a paru dans La revue de France et Samedi Revue réunies en 1890 (je ne possède malheureusement plus les références complètes de cette publication).

 

Cet article complète un précédent article sur cet auteur, article dans lequel figurent quelques liens le concernant : http://poetesinconnus.over-blog.com/2020/03/le-rosaire-emile-vitta-18661954.html

 

                                                                                              ***

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19 mars 2020 4 19 /03 /mars /2020 18:48

 

Le jour de sa naissance on trouva dans ses langes

Un chapelet de buis grossièrement sculpté.

On pensa : c’est un don que lui firent les anges,

Et ses parents ravis en eurent vanité !

 

Hélas ! chacun des grains de cette humble relique

Était une souffrance, un soupir, un chagrin.

Et, comme une pauvresse à l’ombre d’un portique,

On la vit défiler lentement, grain à grain

 

Le chapelet sans fin de l’humaine misère.

Elle priait toujours se résignant au sort,

Et lorsqu’elle parvint au bout de son rosaire

Il tomba de ses doigts desserrés par la mort.

 

                        ***

 

Ce texte a paru dans La revue de France et Samedi Revue réunies en 1890 (je ne possède malheureusement plus les références complètes de cette publication).

 

Voici quelques liens concernant cet auteur.

Biographie :

Sur Wikipédia :  https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mile_Vitta

Sur le frère d’Emile VITTA : Joseph et leur père, Jonas VITTA : http://www.guichetdusavoir.org/viewtopic.php?f=2&t=48719

Œuvres :

Sur BnF : https://data.bnf.fr/fr/10422367/emile_vitta/

Une très brève recension de La Promenade Franciscaine en 1928 dans la Revue des Sciences Religieuses, texte numérisé dans la revue Persée : https://www.persee.fr/doc/rscir_0035-2217_1928_num_8_3_1429_t1_0482_0000_2

La liste de ses œuvres et de leurs éditions sur Worldcat : http://worldcat.org/identities/lccn-nb97067808/

 

                                                                       ***

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11 mars 2020 3 11 /03 /mars /2020 10:48

 

Jardin d’Hiver.

Le vent d’hiver cassait les branches noires
Dans le jardin plaintif et désolé
Où ce soir-là je m’en étais allé
Me souvenir de nos vieilles histoires.

Seul, attendri par le ciel douloureux,
Je répétais tout bas, avec tristesse,
Les noms de ceux qu’a chéris ma jeunesse,
En me disant que je suis mort pour eux.

Et je tremblais, et je pleurais ; ma vie
S’en revenait toute entière à mon cœur.
Je n’étais plus ni méchant, ni moqueur,
Et j’oubliais et la haine et l’envie.

        ***


Sur la Falaise.

Les papillons bleus, les papillons blancs,
Sur les prés mouillés et les blés tremblants,
Vont battant des ailes.
C’est sous le soleil un frémissement
Qui fait s’incliner les fleurs doucement
Sur leurs tiges frêles.

Contre les rochers, avec des sanglots,
En bas l’Océan vient briser ses flots
Brodés d’étincelles.
Là-haut, sans souci des flots onduleux,
Les papillons blancs, les papillons bleus
Vont battant des ailes.

               ***

 

Ces deux textes sont extraits de numéros de l’année 1890 de La Revue de France et Samedi Revue Réunies. (Les références complètes me font malheureusement défaut.)

Paul BOURGET, romancier célèbre, figure ici au titre de son œuvre poétique beaucoup moins connue. Voici quelques liens le concernant.

 

Biographie.

Sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Bourget

Ailleurs :

http://andrebourgeois.fr/paul_bourget.htm

https://www.larousse.fr/encyclopedie/litterature/Paul_Bourget/172001

 http://www.medarus.org/Ardeche/07celebr/07celTex/bourget_paul.htm

Sur le site de l’Académie Française avec la liste de ses œuvres :

http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/paul-bourget

Sur le site de la BNF avec l’ensemble de ses œuvres, certaines numérisées dont un volume de Poésies 1876-1882 :

https://data.bnf.fr/fr/11893464/paul_bourget/

Articles concernant le romancier :

https://www.fabula.org/revue/document3226.php#

https://www.persee.fr/docAsPDF/xxs_0294-1759_1995_num_45_1_3379.pdf

 

                                                                         ***                       

 

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3 mars 2020 2 03 /03 /mars /2020 18:29

 

Dans l’étable nuiteuse encor les bœufs s’ébrouent,

Etirent lourdement leurs membres engourdis,

Réveillés tout à coup par un coq qui s’enroue

Et dont le cri strident semble un poignard brandi.

 

Trempé d’aube, dehors, le fumier resplendit

Contre un mur délabré qu’une lucarne troue,

Parmi des bois pourris, des socs, des vieilles roues,

Et lance vers le ciel des parfums attiédis.

 

Cernant une écurie ouverte au toit de mousse,

Qu’emplit un vibrement nuageux d’ombre rousse,

Du purin, noir brocard, s’étale lamé d’or,

 

Où fouillent du groin activement les porcs,

Et dans la paille humide et qu’ils ont labourée

Le soleil largement vautre sa chair pourprée.

 

                               ***

 

J’extraie ce texte de l’ouvrage Poèmes de Femmes - Des origines à nos jours – Régine DESFORGES – Le Cherche Midi Editeur – 1993 – P. 77.

Il y est précédé de la courte notice que je reproduis ci-dessous :

« En préfaçant Par l’amour (1904), Rémy de Gourmont souligne : « D’instinct, Marie Dauguet fraternise avec la vie végétale et c’est là qu’elle prend ses rimes et ses métaphores, sa philosophie et sa mélancolie. » Le poète-paysan, qui est aussi peintre et pianiste, aura vécu en pleine terre en Haute-Saône et dans les Vosges et s’affirme un de nos meilleurs poètes de la nature, sans artifice. »

 

Pour compléter un précédent article (voir : http://poetesinconnus.over-blog.com/article-20854002.html   et http://poetesinconnus.over-blog.com/pages/Marie_DAUGUET-580318.html   ) voici quelques liens concernant l’auteur de ce texte.

 

Biographie :

Sur Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Dauguet

Ailleurs :

https://mariedauguet.blog4ever.com/

Avec quelques textes : https://lespoetes.net/carteartistedhier.php?pseudoartistedhier=Marie%20DAUGUET

http://www.remydegourmont.org/rg/jeandegourmont/musesdaujourdhui/dauguet/notice.htm

https://www.babelio.com/auteur/Marie-Dauguet/531623

http://www.farum.it/publifarumv/n/02/merello.php

 

Œuvres :

Sur Gallica, Par l’Amour :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k81613v.r=Marie%20Dauguet%20%281860-1942%29?rk=21459;2

Ailleurs :

https://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Marie_Dauguet

 

                                                         ***

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22 octobre 2019 2 22 /10 /octobre /2019 13:28

 

Plus de flammes adamantines

de vie battante d’héroïnes

ferme la frange de tes cils

sur la grange de ta rétine

 

puis descends sans honte et sans peur

dans le lanterneau de ton cœur

voici les gisements des désirs ensablés

et les archives du passé

 

la première douleur et le premier bonheur

tant de coups de dés tant de peines

les jours noirs les beaux jours les rires les pleurs

autant de cendre autant d’amens

 

la vie fuit sous chaque foulée

chaque systole fait du passé

ne plus compter sur la vie brève

briser le sablier en poussière des rêves

 

salut feux éteints, file étoile

sèche larme, adieu vieilles ondes

je n’attends plus en ce bas monde

âme que ton règne claustral.

 

                               ***

Ce texte est extrait de Deuxième Recueil de Poèmes – Théophile BRIANT – A Rennes – Aux Editions de la Table Ronde – 1942 – P. 63-64.

Note : ce texte est reproduit ci-dessus avec sa graphie originale.

Voici quelques liens concernant et auteur.

Bibliographie.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9ophile_Briant

Six pages détaillées à ce sujet :

http://www.latourduvent.org/QuiEtaitTheoBriant.pdf

https://www.babelio.com/auteur/Theophile-Briant/88855

http://www.wikipoemes.com/poemes/theophile-briant/index.php

Les données de la BNF :

http://www.wikipoemes.com/poemes/theophile-briant/index.php

https://books.openedition.org/pur/38179?lang=fr

 

                                                                               ***

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10 octobre 2019 4 10 /10 /octobre /2019 14:36

 

SI TU M’AIMAIS.

 

Si tu m’aimais comme je t’aime

Tu saurais lire dans mon cœur,

Tu saurais bercer ma douleur,

Tu viendrais vers moi, de toi-même.

Tu lirais tout au fond de moi,

Par mon regard, ma peine extrême ;

Dans mes yeux à la teinte blême

Combien mon être est en émoi.

 

Si tu m’aimais comme je t’aime,

Ta confiance renaitrait

Et à la vie je reviendrais…

Ta main prendrait ma main quand même.

Tes deux bras se tendraient vers moi,

Ta lèvre chercherait ma lèvre,

Ton amour calmerait ma fièvre,

Et il n’y aurait que toi et moi.

 

Si tu m’aimais comme je t’aime

Plus rien n’existerait pour nous ;

La joie, je crois me rendrai fou.

Te reconquérir : quel beau thème.

Pouvoir te serrer sur mon cœur,

Sentir ton besoin de tendresse,

Te donner toutes mes caresses,

Laisser exploser mon bonheur !

 

Si tu m’aimais comme je t’aime,

Mais il suffirait d’un regard

Pour que tu veuilles, sans retard,

Te donner tout à moi, quand même.

Tu me rendrais ta confiance,

D’un seul élan, sans réfléchir ;

Seul, mon cœur te ferait fléchir.

Je retrouverais l’espérance.

 

Si tu m’aimais comme je t’aime,

Mais le monde entier serait « nous »

Tous les autres seraient jaloux,

Notre vie serait un poème.

Tu trouverais auprès de moi

Le calme et le bonheur de vivre,

L’ardeur de l’amour qui énivre ;

Le ciel pur serait notre toit.

 

Si tu m’aimais comme je t’aime,

Si tu m’aimais comme je t’aime,

Nous nous accrocherions au temps.

Pour ne pas perdre un seul instant ;

Les jours seraient trop courts quand même.

Nous nous étreindrions à jamais,

Notre bonheur serait bien « notre[1] »

Et nous nous moquerions des autres

Si, tout simplement ; « Tu m’aimais ».

 

                               ***

 

Ce texte est extrait de Au Fil des Heures – Poèmes. Editions de la Revue Moderne – 1956 – P 14-16.

 

                               ***

 

Je n’ai pas trouvé d’éléments ou de liens biographiques pour cet auteur.

 

                               ***

 

[1] Il faut  peut-être lire  « nôtre »

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