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29 septembre 2008 1 29 /09 /septembre /2008 21:12


Soleil de la Provence,
Ardente fleur d'été,
Tu vis ma brune enfance
Grandir en liberté;
Mon âme, quand j'y pense,
Rayonne de clarté.

Souvent au mois splendide
Où brille l'or du grain,
J'allais bien loin sans guide
Cueillir le romarin;
Dans l'air, d'un bleu limpide,
Soufflait le vent marin.

O pins, sous vos ramures,
Léger fut mon sommeil,
J'aimais vos longs murmures
A l'heure du réveil;
J'aimais les figues mûres,
La grappe au sang vermeil.

Vers toi, Provence aimée,
S'en va mon souvenir,
Vers toi, terre enflammée
Qui sais me rajeunir,
Vers toi, terre embaumée
Toujours pour te bénir!


Extrait de: "La Littérature Expliquée."par CH.-M. DES GRANGES et CH. CHARRIER. Paris. Librairie Hatier. 1930.

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27 septembre 2008 6 27 /09 /septembre /2008 18:09

En ces jours clairs, l'Automne au rêve nous exhorte;
On prendrait son adieu pour l'éveil d'un printemps,
Si le bruit et le vol blessé des feuilles mortes
Imitaient les chansons et les ailes d'antan.

Mais en vain noous rêvons d'Avril ! Voici les temps
Où l'âpre bise aura les neiges pour escorte.
Les cygnes noirs n'ont pas encor quitté l'étang,
Mais déjà le grand vent d'hiver sanglote aux portes.

Ainsi semble parfois si douce la tristesse
Qu'on la prendrait pour du bonheur, si, par moments,
Pleins de cris et chargé de larmes prophétesses,

Un vent mystérieux ne soufflait brusquement
Une angoisse infinie et de proches tourments
Dans l'Automne doré des sereines tristesses.


Extrait de: "La Littérature Expliquée."par CH.-M. DES GRANGES et CH. CHARRIER. Paris. Librairie Hatier. 1930.

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27 septembre 2008 6 27 /09 /septembre /2008 17:17
Bonne vieille, que fais-tu là?
Il fait assez chaud sans cela,
Tu peux laisser tomber la flamme,
Ménage ton bois, pauvre femme,
Je suis sèché, je n'ai plus froid,
Mais elle, qui ne veut m'entendre,
Jette un fagot, range la cendre:
"Chauffe-toi, soldat, chauffe-toi."

Bonne vieille, je n'ai pas faim,
Garde ton jambon et ton vin;
J'ai mangé la soupe à l'étape,
Veux-tu bien m'ôter cette nappe !
C'est trop bon et trop beau pour moi.
Mais elle qui n'en veut rien faire,
Taille mon pain, remplit mon verre:
"Refais-toi, soldat, refais-toi."

Bonne vieille, pour qui ces draps ?
Par ma foi, tu n'y penses-pas !
Et ton étable ? Et cettepaille
Où l'on fait son lit à sa taille ?
Mais elle, qui n'en veut démordre,
Place les draps, met tout en ordre:
"Couche-toi, soldat, couche-toi !"

-Le jour vient, le départ aussi,-
Allons ! Adieu... Mais qu'est-ceci ?
Mon sac est plus lourd que la veille.
Ah ! bonne hôtesse ! ah ! chère vieille,
Pourquoi tant me gâter, pourquoi ?
Et la bonne vieille de dire,
Moitié larme, moitié sourire:
"J'ai mon gars soldat comme toi !"



Extrait de: "La Littérature Expliquée."par CH.-M. DES GRANGES et CH. CHARRIER. Paris. Librairie Hatier. 1930.
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26 septembre 2008 5 26 /09 /septembre /2008 14:22
Estoc d'honneur et arbre de vaillance,
Coeur de lion, épris de hardiment,
La fleur des preux et la gloire de France,
Victorieux et hardi combattant,
Sage en vos faits et bien entreprenant,
Souverain homme de guerre,
Vainqueur de gens et conquéreur de terre
Le plus vaillant qui oncques fut en vie,
Chacun pour vous doit noir vêtir et querre:
Pleurez, pleurez, fleur de Chevalerie !

O Bretagne, pleure ton espérance,
Normandie, fais son enterrement,
Guyenne aussi, et Auvergne or t'avance,
Et Languedoc, quiers lui son monument:
Picardie, Champagne et Occident
Doivent pour pleurer acquerre
Tragédiens, Aréthuse requerre
Qui en eau fut par ses pleurs convertie,
Afin qu'à tous de sa mort le coeur serre:
Pleurez, pleurez, fleur de Chevalerie !

Hé ! Gens d'armes, ayez en remembrance
Votre père, - vous étiez ses enfants ! -
Le bon Bertrand, qui tant eu de puissance,
Qui vous aimait si amoureusement;
"Guesclin" criait; priez dévotement
Qu'il puisse Paradis conquerre !
Qui deuil n'en fait, et qui ne prie, il erre;
Car du monde est la lumière faillie;
De tout honneur était la droite serre:
Pleurez, pleurez, fleur de Chevalerie !

Extrait de "Florilège du Moyen-âge". Présenté par Georges HACQUARD. Classiques FRANCE. Librairie Hachette. 1949.
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13 septembre 2008 6 13 /09 /septembre /2008 21:55

Le ciel obscurci, la bise venue,
La cigale, ayant chanté tout l'été,
Alla demander quelque charité
Chez une fourmi qu'elle avait connue;

"J'ai grand'faim, dit-elle, et me voilà nue."
La fourmi n'est pas ce qu'on a conté,
Et, quoique vivant de paille menue,
Elle a dans le coeur beaucoup de bonté.

"Mangez, lui dit-elle, ouvrez mon armoire.
Je m'ennuie un peu sous la terre noire,
Dans ces trous obscurs où je vis sans feu.

"Mangez et chantez, aimable personne !
Vos chants me feronr revoir le ciel bleu,
Et me rendront plus que je ne vous donne !"



Extrait de: "Florilège" 1965. Offert par Maurice ROBERT (Editeur) à ses Amis.
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13 septembre 2008 6 13 /09 /septembre /2008 21:36

Quelquefois j'ouvre ma fenêtre,
Pour les cheminées que je vois;
Au fond, je les aime peut-être,
Les cheminées des pauvres toits.

On distingue toutes les formes,
Sur le ciel triste de Paris;
Tortueuses, courtes, difformes,
Teintées de tous les coloris.

Les unes font les orgueilleuses,
En brillant du plus vif éclat,
Les autres paraissent pouilleuses,
Et semblent souffrir du climat.

Chétives, pleurant de la rouille,
Bosselées de tous les côtés,
L'hiver en passant les dépouille,
De leurs chapeaux trop éventés.

Il y a les pauvres, les riches,
Cheminées de grandes maisons,
Dominant toutes les corniches;
Et les cheminées des prisons.

Toutes les douleurs de la ville,
Sur les cheminées je les vois;
Leur tôle est tout aussi fragile,
Que les coeurs blottis sous les toits.



Extrait de: "En Déroulant La Trame." G. L. LE MONNIER. Imprimerie Albert HADIDA. Tunis. 1939.

Je ne possède aucun élément biographique sur cet auteur (en dehors du nom d'une de ses publications: "Sidi-Bou-Saïd: Faubourg de Carthage". Merci d'avance à qui m'en fournira.
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13 septembre 2008 6 13 /09 /septembre /2008 20:59

La fenêtre est ouverte
Devant la vallée verte,
La demeure est fleurie
Mais l'âme est si meurtrie...
Car tu ne viendras pas.

Le regret, pas à pas,
Monte les escaliers.
Et j'ai les mains liés.
O mon amour. La juste
Cause est toute vêtuste...

Et mortes nos chimères,
Mortes nos pensées si chères.
Le regret déjà toque
Et surprend les défroques
Des âmes oubliées...


Extrait de: " Cahiers de Paris" 48 (pour 1948 ?).

Poême tiré de " "Eaux Mortes" - "Poésie de la Nuit"  Mulhouse.

Jean CHRISTIAN est un écrivain et poète alsacien que j'ai moi-même rencontré quand j'étais adolecent, je n'ai pu trouver d'élément biographiques le concernant. Merci d'avance à toute personne qui m'en indiquerait.
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12 septembre 2008 5 12 /09 /septembre /2008 10:02


Adieu, beau roc où deux palais dressés
Lèvent en l'air une face tant fière;
Adieu, beau pont; adieu, belle rivière;
Adieu, beaux murs, belles tours, beaux fossés.

Adieu cité dont je ne puis assez
Chanter la gloire et l'excellence entière;
Adieu noblesse, adieu, troupe guerrière,
Amis, témoins de mes travaux passés.

Adieu, ballets, danses et mascarades,
Adieu, beautés dont les vives oeillades
Ont de ces lieux banni l'obscurité.

Adieu, surtout belle rebelle fille,
Dont les rigueurs me chassent d'une ville
Où vos douceurs m'avaient tant arrêté.




Extraite de: "Poésie du XVII ème siècle." Anthologie présentée par Thierry MAULNIER. Paris. La Table Ronde. 1945.

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10 septembre 2008 3 10 /09 /septembre /2008 20:48

Pas une affiche, aucun symbole qui désigne
La maison basse et sombre, et la petite cour
Où tremble par instant l'ardent reflet d'un four,
Et qu'abrite à moitié le treillis d'une vigne.

De chauds gâteaux rangés sur les tables en ligne
Le miel coule à flots d'ambre, et l'on voit tout autour
Les abeilles vibrer dans l'or léger du jour.
Le Madras est assis, tel un dieu grave et digne.

La flamme fait chanter la noire lèchefrite
Où tournoie en festons, et lentement crépite
Le moutaille doré, bon en toutes saisons.

Et comme dédaigneux des douceurs qu'il prépare,
Le vieil Indien bronzé sur ses jarrets se carre:
Très fier de sa science, il éteint ses tisons.



Extrait de : « Anthologie des Lettres Mauriciennes » présentée par K.HAZAREESINGH. Editions de l’Océan Indien. Ile Maurice. 1978.
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9 septembre 2008 2 09 /09 /septembre /2008 14:51

Le vent éparpillait en riant les jeux d'eau
Des fontaines. L'odeur très suave des roses
Fleurait bon le jardin fraîchement arrosé.
Les flamboyants en fleurs et les bougainvilliers
Faisaient la mer plus bleue et mauves les montagnes.
Le couchant empourprait les navires à l'ancre.
Les monts de Port-Louis s'estompaient au lointain
Sur la ville rosie aux feux du crépuscule,
Et la ville des morts surgissait, pierre et marbre,
Surnaturellement dorée de miel céleste.
La pagode chinoise où méditent les dieux,
Le port de pêche, les enfants bruns, les pirogues,
Et le multipliant aux rameaux pleins d'oiseaux,
Le cri d'une sirène un bêlement de chèvre,
Tout s'imprégnant d'une lumière et d'un silence
Plus puissant que le soir et les bruits de la vie.





Extrait de : « Anthologie des Lettres Mauriciennes » présentée par K.HAZAREESINGH. Editions de l’Océan Indien. Ile Maurice. 1978.

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