Soleil de la Provence,
Ardente fleur d'été,
Tu vis ma brune enfance
Grandir en liberté;
Mon âme, quand j'y pense,
Rayonne de clarté.
Souvent au mois splendide
Où brille l'or du grain,
J'allais bien loin sans guide
Cueillir le romarin;
Dans l'air, d'un bleu limpide,
Soufflait le vent marin.
O pins, sous vos ramures,
Léger fut mon sommeil,
J'aimais vos longs murmures
A l'heure du réveil;
J'aimais les figues mûres,
La grappe au sang vermeil.
Vers toi, Provence aimée,
S'en va mon souvenir,
Vers toi, terre enflammée
Qui sais me rajeunir,
Vers toi, terre embaumée
Toujours pour te bénir!
Extrait de: "La Littérature Expliquée."par CH.-M. DES GRANGES et CH. CHARRIER. Paris. Librairie Hatier. 1930.