Ce n’est pas dans le moment
où tu pars que tu me quittes,
Laisse-moi. Va, ma petite,
il est tard. Sauve-toi vite !
Plus encor que tes visites,
J’aime leurs prolongements.
Tu m’es plus présente, absente.
Tu me parles. Je te vois.
Moins proche, plus attachante,
moins vivante, plus touchante,
tu me hantes, tu m’enchantes !
Je n’ai plus besoin de toi.
Mais déjà proche, irréelle,
trouble, hésitante, infidèle,
tu te dissous dans le temps.
Insaisissable, rebelle,
tu m’échappes : je t’appelle.
Tu me manques : je t’attends.
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Extrait du recueil "Toi et Moi" Stock 1958 (première publication en 1912).
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Paul GERALDY n'est certainement pas un "inconnu" mais sa poésie est assez oubliée aujourd'hui, raison pour laquelle on le retrouve ici.
Ci-dessous quelques liens concernant cet auteur:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_G%C3%A9raldy
http://lapoesiequejaime.net/geraldy.htm
http://evene.lefigaro.fr/citations/paul-geraldy