SI TU M’AIMAIS.
Si tu m’aimais comme je t’aime
Tu saurais lire dans mon cœur,
Tu saurais bercer ma douleur,
Tu viendrais vers moi, de toi-même.
Tu lirais tout au fond de moi,
Par mon regard, ma peine extrême ;
Dans mes yeux à la teinte blême
Combien mon être est en émoi.
Si tu m’aimais comme je t’aime,
Ta confiance renaitrait
Et à la vie je reviendrais…
Ta main prendrait ma main quand même.
Tes deux bras se tendraient vers moi,
Ta lèvre chercherait ma lèvre,
Ton amour calmerait ma fièvre,
Et il n’y aurait que toi et moi.
Si tu m’aimais comme je t’aime
Plus rien n’existerait pour nous ;
La joie, je crois me rendrai fou.
Te reconquérir : quel beau thème.
Pouvoir te serrer sur mon cœur,
Sentir ton besoin de tendresse,
Te donner toutes mes caresses,
Laisser exploser mon bonheur !
Si tu m’aimais comme je t’aime,
Mais il suffirait d’un regard
Pour que tu veuilles, sans retard,
Te donner tout à moi, quand même.
Tu me rendrais ta confiance,
D’un seul élan, sans réfléchir ;
Seul, mon cœur te ferait fléchir.
Je retrouverais l’espérance.
Si tu m’aimais comme je t’aime,
Mais le monde entier serait « nous »
Tous les autres seraient jaloux,
Notre vie serait un poème.
Tu trouverais auprès de moi
Le calme et le bonheur de vivre,
L’ardeur de l’amour qui énivre ;
Le ciel pur serait notre toit.
Si tu m’aimais comme je t’aime,
Si tu m’aimais comme je t’aime,
Nous nous accrocherions au temps.
Pour ne pas perdre un seul instant ;
Les jours seraient trop courts quand même.
Nous nous étreindrions à jamais,
Notre bonheur serait bien « notre[1] »
Et nous nous moquerions des autres
Si, tout simplement ; « Tu m’aimais ».
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Ce texte est extrait de Au Fil des Heures – Poèmes. Editions de la Revue Moderne – 1956 – P 14-16.
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[1] Il faut peut-être lire « nôtre »