Sous un ciel aux tristes couleurs
Décembre rit, poudré de neige.
En ville, passe le cortège
Des joyeux petits ramoneurs.
Nez au vent, la main dans la poche,
Sans peur du froid, par les trottoirs
Défilent d’une allure gauche
Ces grotesques fantômes noirs.
A travers leur défroque horrible
-Comique et sinistre haillon-
La bise siffle sa chanson
Et l’eau filtre comme en un crible.
Qu’importe ! Mouillés jusqu’aux os,
Ils se chauffent dans la journée
En lançant à tous les échos :
« A ramoner la cheminée ! »
En marchant leur route, contents,
Le long des grandes portes closes,
Il ébauchent des rêves roses
En songeant à leurs vieux parents
Qui les attendent au village
Endormi sur les monts glacés,
Où tels des oiseaux de passage
Ils reviendront, les froids chassés.
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Ce texte de Pierre JALABERT, paru dans Les Chansons de l’Aube chez Bernard Grasset Editeur, est extrait de : La Poèmeraie – Anthologie Moderne – Première Partie - La Souris Verte.
Poésies choisies pour les enfants par Armand GOT. Illustrations d’Edmond Rocher.
Librairie Gedalge – Paris – 1928. P. 188-189.
Voici les quelques liens qui concernent cet auteur :
http://data.bnf.fr/12739470/pierre_jalabert/
https://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Pierre_Jalabert
Cet auteur est également cité dans : La crise des valeurs symbolistes: vingt ans de poésie française : 1895-1914. Par Michel Décaudin. P 285-286.
Voir Google books :
https://books.google.fr/books?id=fFbdLGPvjWUC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false
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