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21 novembre 2018 3 21 /11 /novembre /2018 02:18

 

Heureux ceux-là qui, dans les rets surpris

De l’Archerot[1], fils de la Citherée[2],

Peuvent donner par leur plume dorée

A leurs moitiez, des plus belles le prix !

 

Et, qui laissans les larmes et les cris,

Tristes tesmoings d’une âme enamourée,

Des plus beaux traicts de leur dame adorée

Font admirer mille divins escrits !

 

Ainsi ton cœur atteint d’une pucelle

Qui doucement de sa douceur cruelle

Les plus cruels pourroit mesme dompter,

 

Déjà te fait (heureux de telle atteinte)

Heureusement par une fureur saincte,

Sur nos François les plus doctes chanter.

 

                            ***

 

[1] L’Archerot : nm, le petit archer, désigne bien sûr Cupidon, fils de Vénus et de Mars, dieu de l’amour, classiquement représenté sous la forme d’un petit enfant ailé muni d’un carquois et d’un arc avec lequel il décoche les traits qui percent les cœurs.

[2] La Cithérée : nf, c’est une des appellations de Vénus, qui tout juste née de la mer, aborda l’île de Cythère au sud de la péninsule grecque du Péloponnèse.

 

                               ***

 

Ce texte est extrait de : Odes, sonnets, et autres poésies gentilles et facétieuses de Jacques TAHUREAU – Réédition de Prosper BLANCHEMAIN – GENEVE – Chez J. GAY et Fils Editeurs – 1869 – P. 80.

Cet ouvrage, numérisé par BNF/Gallica est disponible à l’adresse ci-dessous :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6367646t/f1.image

L’édition de 1554 numérisée par Google :

https://classiques-garnier.com/nature-et-raison-etude-critique-des-dialogues-de-jacques-tahureau.html

Celle de 1574 :

http://www.bvh.univ-tours.fr/Consult/consult.asp?numtable=B721816101%5FRes%5FMaine8%5F9212&numfiche=1320&mode=3&ecran=0&offset=6

 

Voici quelques liens concernant cet auteur :

 

Biographie :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Tahureau

Très limitée :

https://www.larousse.fr/encyclopedie/litterature/Tahureau/177276

Un article en anglais sur l’art de la satire chez TAHUREAU :

https://www.jstor.org/stable/388448?seq=1#page_scan_tab_contents

Courte biographie en anglais également :

https://www.poemhunter.com/jacques-tahureau/biography/

Biographie de TAHUREAU dans l’ouvrage Les Poètes François depuis le XII siècle jusqu’à Malherbe – Tome IV – A PARIS – De l’Imprimerie CRAPELET – 1824 - P.216, numérisé par Google et disponible à l’adresse ci-dessous :

https://books.google.fr/books?id=hUoPAAAAQAAJ&pg=PA216&lpg=PA216&dq=jacques+TAHUREAU&source=bl&ots=ujqXKndTlj&sig=9hpefoav5TsaKgmyeydJO9qOhqM&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjkgM3_pOTeAhURRBoKHZAAA2E4HhDoATAJegQIBxAB#v=onepage&q=jacques%20TAHUREAU&f=false

 

Œuvres :

http://data.bnf.fr/12382448/jacques_tahureau_les_dialogues/

https://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Jacques_Tahureau

Sur l’édition récente de ses œuvres (1984) :

https://www.persee.fr/doc/rhren_0181-6799_1985_num_21_1_1503

Et 1981 pour les Dialogues :

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1982_num_140_1_450261_t1_0125_0000_2

Une édition consultable des Dialogues :

https://reader.digitale-sammlungen.de/de/fs1/object/goToPage/bsb11013509.html?pageNo=145

Une étude critique sur les Dialogues (article résumé) :

https://classiques-garnier.com/nature-et-raison-etude-critique-des-dialogues-de-jacques-tahureau.html

Quelques-uns de ses poèmes :

https://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/jacques_tahureau

https://www.poemes.co/baisers.html

Oraison de Jacques TAHREAU au Roy, édition de 1555 numérisée par Google :

https://books.google.fr/books?id=1JBSAAAAcAAJ&pg=PP47&lpg=PP47&dq=jacques+TAHUREAU&source=bl&ots=gd9a-sHAV4&sig=0R7NMCnFO0PcmQrYVXsqd3kdNfw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj-iO7mnuTeAhVegM4BHZHvDls4ChDoATAPegQIABAB#v=onepage&q=jacques%20TAHUREAU&f=false

Et :

https://www.youscribe.com/BookReader/Index/2470731/?documentId=2447790

Un extrait :

http://www.champfleury.org/litterature_francaise/siecle16/etude16/renaissance/5,6.htm

 

                                                               ***

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7 novembre 2018 3 07 /11 /novembre /2018 18:43

 

                               Ma Petite Yvonne.

                              Chanson Bretonne

Paroles de SAINT-GILLES             Musique de Maxime GUITTON (18 ??-1940)

 

 

Quand j’étais tout gosse et qu’t’avais huit ans

On f’sait tous les deux la joie du village,

L’soir à la veillée on disait en riant :

On les mariera quand ils auront l’âge.

Des bonhomm’s tout blancs comme des pommiers

Fleuris de bouquets d’épouses ben sages,

Disaient en hochant leurs fronts tout ridés :

Ça f’ra dans queuqu’temps un joli ménage.

 

Refrain

 

J’t’aimais, tu m’aimais, ma petite Yvonne ;

Quand t’avais huit ans,…

Quand j’avais douze ans…

J’avais mis ma main dans ta main mignonne,

Quand j’avais douze ans, ma petite Yvonne.

 

Puis quand vint l’moment de partir mat’lot

Sur la mé qui fait pleurer les bretonnes,

J’voyais ta coiffe blanche et tes p’tits sabots

Sur la j’té’ là-bas où le vent frissonne ;

De tout ton p’tit cœur, tu m’disais : Adieu !

Ton mouchoir gonflé comme une voil’ blanche.

Au r’tour de Terr’ Neuve on d’vait tous les deux

S’marier à son d’cloche un joli dimanche.

 

Refrain

 

J’t’aimais, tu m’aimais, ma petite Yvonne ;

Quand t’avais seize ans,…

Quand j’avais vingt ans…

T’étais belle et fraîch’ comme une anémone

Quand t’avais seize ans, ma petite Yvonne.

 

Quand les Terr’ Neuvas revinr’nt au pays

T’étais pas su’ l’pont de la ville en fête,

Et ta p’tit’ maison, l’air triste et flétri,

Avait clos sa porte et restait muette ;

J’ai su que maint’nant t’avais des bijoux,

Des riches toilett’s qui t’font plus gentille,

Et moi j’suis resté sanglotant à g’noux

D’vant tes vieux parents qui pleurent leur fille.

 

Refrain

 

J’t’aimais, tu m’aimais, ma petite Yvonne ;

Quand t’avais seize ans,…

Quand j’avais vingt ans…

J’peux pas m’air’ l’idé, toi qu’étais si bonne,

Que j’te r’verrai plus, ma petite Yvonne.

 

                               ***

 

Ce  texte est extrait de :

QUARANTE MELODIES ET ROMANCES – Chants des Soldats et des Marins – Les Recueils BALARDY 23, rue Saint-Gilles Dunkerque (Nord) – P. 98-99.

Pas de date d’édition mais la préface écrite par messieurs Paul et Jacques BALARDY est datée : Dunkerque, le 1er Octobre 1933.

Ce recueil de chansons comporte les partitions associées à chacun de ses textes. Les ressources de la BNF/Gallica indiquent que « SAINT-GILLES » est un pseudonyme sans plus de précisions et permettent de qualifier ce personnage d’auteur-compositeur, voire quelquefois d’illustrateur.

Voici le lien correspondant (je n’en ai trouvé aucun autre pour cet auteur) :

http://data.bnf.fr/16267459/saint-gilles/

 

Je trouve trace d’un poète A. de SAINT-GILLES qui signe un texte dans l’ouvrage :

Chefs-d’œuvre des auteurs chansonniers, complétant les œuvres de Béranger publiés par Charles LE PAGE – PARIS – Constant-Chantpie Editeur – 1837.

Mais la date d’édition de ce volume exclut que nous ayons à faire à l’auteur de notre chanson.

Voici néanmoins, pour tous ceux que les chansons intéressent,  le lien correspondant à cet ouvrage numérisé par Google :

https://books.google.fr/books?id=Sig7AQAAMAAJ&pg=PA232&lpg=PA232&dq=le+chansonnier+SAINT-GILLES&source=bl&ots=LNRdG9oxMD&sig=wrTAU8z71KZplsXC47WUTnDAAm4&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiVyeqi5cLeAhVrx4UKHfKYDlM4ChDoATACegQIAhAB#v=onepage&q=le%20chansonnier%20SAINT-GILLES&f=false

                                    ***

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4 novembre 2018 7 04 /11 /novembre /2018 18:20

 

Il a pris son vol avec majesté.

Il monte, l’audace a trempé son âme ;

Son fauve regard luit comme la flamme.

Gloire à l’aigle, au roi de l’immensité !

 

Il plane au-dessus des forêts profondes,

Des antiques monts au front colossal ;

Seul dans l’éther bleu, tout fier, sans rival,

Il vole au-delà des terres, des mondes.

 

Alors se mouvant à l’aise, éperdu,

Comme s’il tenait quelque noble proie,

Il jette un long cri d’orgueil et de joie,

Qui dans l’infini vibre, inattendu.

 

A ce cri puissant sorti des nuées,

Des milliers d’oisons au cœur envieux,

Sans force dans l’aile et sans flamme aux yeux,

Ont répondu par d’infimes huées.

 

Du fond de l’espace, autours et hiboux,

Eperviers, corbeaux, noire valetaille,

Trop faibles, trop vils pour livrer bataille,

Viennent insulter le grand aigle roux.

 

Mais l’oiseau divin, dépassant les nues,

Monte, monte encor, sublime, indompté,

S’enivrant d’air pur et de liberté

Dans les régions de lui seul connues.

 

 

                               ***

 

Ce texte est tiré du journal Les Annales Politiques et Littéraires – Revue Populaire Paraissant le Dimanche -  du 2 Mai 1886 -4e Année (1er semestre) -Numéro 149 – P. 279.

 

Je n’ai trouvé aucun renseignement sur ce poète.

 

Voici le seul lien concernant cet auteur que j’ai pu trouver, il s’agit d’une numérisation des Annales Politiques et Littéraires réalisée par Gallica/BNF qui reproduit les pages de cette revue où se trouvent, entre autres, ce texte.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5705836m/texteBrut

                               ***

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4 novembre 2018 7 04 /11 /novembre /2018 18:02

 

Vous dites qu’il est mort le tronc noueux du chêne,

Que ses rameaux flétris jamais ne verdiront,

Et qu’on ne verra plus, à la moisson prochaine,

Sous son feuillage épais les gars danser en rond.

 

Vous dites que jamais les fleurs ne pencheront

Leurs corolles d’azur sur la claire fontaine,

Et que, du sombre hiver portant la dure chaîne,

Les champs humiliés dans leur deuil resteront.

 

Détrompez-vous, avril fait fleurir la pervenche,

Il ramène la feuille et l’oiseau sur la branche,

Et l’hiver fuit devant son aspect triomphant.

 

Mais ce qui reste mort, c’est le cœur de la mère,

Qui, malgré les beaux jours, pleure et se désespère

Devant le berceau vide où jouait son enfant.

 

                               ***

 

Ce texte est tiré du journal Les Annales Politiques et Littéraires – Revue Populaire Paraissant le Dimanche -  du 2 Mai 1886 -4e Année (1er semestre) -Numéro 149 – P. 279.

 

Je n’ai trouvé aucun renseignement sur ce poète.

 

Voici le seul lien concernant cet auteur que j’ai pu trouver, il s’agit d’une numérisation des Annales Politiques et Littéraires réalisée par Gallica/BNF qui reproduit les pages de cette revue où se trouvent, entre autres, ce texte.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5705836m/texteBrut

                               ***

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28 octobre 2018 7 28 /10 /octobre /2018 18:51

 

                Debout devant mon enclume,

                Prêt au travail me voici :

                Dès que l’aube au ciel s’allume

                Ma forge s’allume aussi.

Frappe, marteau, tors et façonne

Le métal qu’amollit le feu.

Que ta voix de fer, mon marteau, résonne

Pour glorifier le travail et Dieu.

 

                En vain la sueur m’inonde,

               Mes bras n’en sont que plus forts.

               C’est la sueur qui féconde

               Mon courage et mes efforts.

On m’en voit, comme une couronne,

Une perle à chaque cheveu.

Que ta voix de fer, mon marteau, résonne

Pour glorifier le travail et Dieu.

 

                Le riche, qui de ma blouse

                Détourne son œil railleur,

                Plus d’une fois me jalouse

                Ma gaîté de travailleur.

La gaîté, Dieu toujours la donne

A qui sait vivre heureux de peu.

Que ta voix de fer, mon marteau, résonne

Pour glorifier le travail et Dieu.

 

                J’aime à forger la charrue,

                Qui nourrit le genre humain ;

                Mais jamais le fer qui tue

Ne fut battu par ma main,

Sur terre il ne faut que personne

Avant son heure dise adieu.

Que ta voix de fer, mon marteau, résonne

Pour glorifier le travail et Dieu.

 

Pince, qui fend les carrières,

                Balcon, où l’on prend le frais,

                Soc, qui sillonne les terres,

                Marteau, qui brise le grès :

Qu’on laboure, taille ou maçonne,

Mon ouvrage sert en tous lieux.

Que ta voix de fer, mon marteau, résonne

Pour glorifier le travail et Dieu.

 

                Dans mon ténébreux asile

                Je vis plus heureux qu’un roi ;

                Lorsqu’à tous on est utile,

                On peut être fier de soi.

Cette forge que je tisonne

Du char du travail fait l’essieu.

Que ta voix de fer, mon marteau, résonne

Pour glorifier le travail et Dieu.

 

                Vive la forge qui brille !

                Dans cet enfer de charbon

                On dit qu’en été que je grille,

                Mais l’hiver il y fait bon.

Que toujours mon bras y moissonne

Le pain du jour, c’est mon seul vœu.

Que ta voix de fer, mon marteau, résonne

Pour glorifier le travail et Dieu.

 

                               ***

 

Ce poème est extrait de l’ouvrage suivant :

Souvenirs Poétiques de l’Ecole Romantique 1825à 1840 – Edouard FOURNIER – PARIS – Laplace, Sanchez et Cie – 1880 – P. 408-410.

 

Je reproduis ci-dessous la courte biographie qui le précède.

 

« Poète maçon, né en 1821, à Toulon, y fit, tout en travaillant de son métier, son éducation de poète par la lecture des tragédies de Racine. En 1840, à dix-neuf ans à peine, il publiait un premier recueil qui fut remarqué et chaudement recommandé par un de ses compatriotes, le légiste poète, Ortolan. Il vînt alors à Paris ; mais prudemment ne fit qu’y passer. Il publia chez Gosselin son second volume de vers, Marines ; répara -car le maçon ne s’oubliait jamais sous le poète,- la cheminée de la chambre de son hôtel, qui fumait, et s’en retourna au pays.

 Il y fut fait juge suppléant d’une justice de paix, puis secrétaire de la Chambre de commerce, et ne cessa pas,  pour cela, de faire des vers.

 Sa poésie était restée celle de l’ouvrier, qui chante son travail. Elle s’était simplement un peu plus étendue, d’abord dans son troisième recueil, le Chantier, puis surtout dans celui qui vint après, La Chanson pour tous où chaque corps d’état trouve son refrain et ses couplets, à commencer par le maçon, et à finir par le fossoyeur. Nous n’avons pas choisi la chanson de celui-ci, mais celle du Forgeron, plus consolante et plus gaie. »

 

Voici quelques liens concernant cet auteur :

 

Biographie.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Poncy

https://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Charles_Poncy

https://www.pressreader.com/france/var-matin-la-seyne-sanary/20171029/281505046474241

http://vidas.occitanica.eu/items/show/2093?lang=fr

 

Œuvres :

http://data.bnf.fr/13480712/charles_poncy/

dont, sur Gallica, Poésies de Charles PONCY – Edition de 1846.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k37062t/f4.image

                                               ***

Dans un développement sur la nature des poètes -ouvriers que je trouve dans l’ouvrage suivant :

La Chanson Française – Béranger et son Temps- Introduction et Notes par Pierre BROCHON – Editions Sociales – 1953 – P. 18-21

je glane (p.21) ces quelques lignes qui concernent Charles PONCY :

« Charles PONCY, ouvrier maçon de Toulon, se voue d’abord à des poèmes descriptifs sur la mer.  Il faut que ce soit George Sand qui l’admoneste :

Vous avez un grand pas à faire (littérairement parlant) pour associer vos grandes peintures de la nature sauvage avec la pensée et le sentiment humain… Dans toutes les poésies où vous parlez de vous et de votre métier, Vous sentez profondément que si l’on a du plaisir à voir en vous l’individu parce qu’il est particulièrement doué, on en a encore plus à le voir maçon, prolétaire, travaillant. Et pourquoi ? C’est parce qu’un individu qui se pose en poète, en artiste pur, en Olympio, comme la plupart de nos grands hommes bourgeois et aristocrates, nous fatigue bien vite de sa personnalité… La plupart de vos marines sont trop de l’art pour l’art, comme disent nos artistes sans cœur. »

 

                                        ***

 

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20 octobre 2018 6 20 /10 /octobre /2018 21:13

 

Le voyageur marchant sous le ciel inhumain,

Les yeux endoloris, la gorge desséchée,

S’il rencontre une source à l’amphore penchée,

Qui gaspille son eau sur le bord du chemin,

 

Avidement y boit dans le creux de sa main ;

Et, quand sa soif ardente est enfin étanchée,

Il ne se plaint pas si quelque feuille séchée,

Quelque gravier, souillait son eau, nectar divin.

 

Voyageurs d’ici-bas, frères, nous que dévore

La soif de tout savoir, buvons, buvons encore

A la source sacrée, à la source du Beau.

 

Et ne maudissons pas le merveilleux calice,

Si parfois quelque erreur -grain de sable dans l’eau-

Avec la vérité perfidement se glisse !

 

                               ***

 

Ce texte est tiré du journal Les Annales Politiques et Littéraires – Revue Populaire Paraissant le Dimanche -  du 27 juin 1886 -4e Année (1er semestre) -Numéro 157 – P. 408.

 

Je n’ai trouvé aucun renseignement sur ce poète dont le nom est peut-être un pseudonyme.

 

                                ***

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10 octobre 2018 3 10 /10 /octobre /2018 14:46

 

Désert pour qui le ciel n’a point d’eau fécondante,

Le Sahara sans borne, océan sablonneux,

Déroule au loin ses flots, comme un serpent ses nœuds,

Quand le simoun le fouette avec son aile ardente.

 

Là, se traine la soif dont la langue est pendante ;

Là, le pied brûle au sol ; là, nul trou caverneux

N’offre d’ombre ; et l’hyène, au regard soupçonneux,

Y fait rugir l’écho de sa voix discordante.

 

Là, baigné de fatigue, on s’égare souvent

A chercher le palmier qui rafraîchit le vent,

Et près de l’oasis le ruisseau qui tournoie.

 

Point vague, imperceptible, à l’horizon perdu !

Ainsi le cœur, grand piège à tous les maux tendu,

Est si large au chagrin que le bonheur s’y noie !

 

                               ***

 

 

Ce poème est extrait de l’ouvrage suivant :

Souvenirs Poétiques de l’Ecole Romantique 1825à 1840 – Edouard FOURNIER – PARIS – Laplace, Sanchez et Cie – 1880 – P. 68.

 

Je reproduis ci-dessous la courte notice biographique  d’E. Fournier qui accompagne l’unique pièce de Théodore Carlier reproduite dans ce volume.

 

« On ne sait rien de ce poète. Ses deux recueils de vers, publiés en plein romantisme : Voyages poétiques, suivis d’une traduction du Giaour (de Byron), 1829, in-8 et Psyché, Etudes qui parut en 1838, et fut, je ne sais pourquoi, attribué dans ces derniers temps, à M. Jules Favre ; voilà toute sa vie publique, voilà toute son œuvre.

Selon Charles Asselineau, qui lui a consacré dans sa Bibliographie romantique, quelques pages où son talent, qui s’était mûri par la méditation et la pratique des vers, est fort bien apprécié, Carlier serait mort, vers 1840, professeur en province.

Sa première poésie, l’Aveugle, avait été publiée dans les Annales romantiques, 1827-1828. »

 

La dernière référence de ce texte peut être retrouvée dans le fichier numérisé BNF/Gallica de Mélanges tirés d’une petite bibliothèque romantique -  Charles ASSELINEAU – PARIS – Chez René Princebourde Editeur – 1866 - P. 54 à l’adresse ci-dessous.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54883080/f87.image

 

Voici quelques liens concernant cet auteur :

 

Les données de la BNF/Gallica :

http://data.bnf.fr/12519579/theodore_carlier/

 

Psyché-Etudes de Théodore CARLIER est disponible en fichier numérique

Edition E. CORDIER 1838 – Numérisation Google :

https://books.google.fr/books?id=EJwTAAAAQAAJ&pg=PR1&lpg=PR1&dq=Th%C3%A9odore+CARLIER&source=bl&ots=6tX8a6U7q_&sig=RCAe-RXG-zue_jYbZIN4WXNUz5Q&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj16oua7_vdAhUoyYUKHZlMADA4ChDoATADegQIBhAB#v=onepage&q=Th%C3%A9odore%20CARLIER&f=false

 

Quelques extraits récupérables dans :

Bibliothèque Romantique – Charles ASSELINEAU.

Numérisation partielle de Google d’une réédition Slatkine 1967.

https://books.google.fr/books?id=r32Jk36aYdYC&pg=PA155&lpg=PA155&dq=Th%C3%A9odore+CARLIER&source=bl&ots=GYnTeSG8Fw&sig=pxDChjXQu0f_y6yVCubn9VWLOSs&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj16oua7_vdAhUoyYUKHZlMADA4ChDoATAAegQICRAB#v=onepage&q=Th%C3%A9odore%20CARLIER&f=false

Texte complet numérisé par BNF/Gallica, voir ci-dessus le premier lien indiqué.

 

Une mention biographique dans :

Correspondance générale (Tome IX) - 1831-1835 - De François-René de Chateaubriand- NRF/Gallimard. Extrait numérisé par Google :

https://books.google.fr/books?id=Gqz2CQAAQBAJ&pg=PT649&lpg=PT649&dq=Th%C3%A9odore+CARLIER&source=bl&ots=ddLe4gF_AB&sig=jo4-PT02IFEgTEODfCGBU4ItlrU&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj16oua7_vdAhUoyYUKHZlMADA4ChDoATACegQIBxAB#v=onepage&q=Th%C3%A9odore%20CARLIER&f=false

 

Dans la Chronique de Champagne – Tome 2 – 1ère Année – 1837, P64-65, un poème de Théodore CARLIER, Regrets, malheureusement incomplet il manque en effet la page 64 dans cette numérisation de Google.

https://books.google.fr/books?id=gQslAAAAYAAJ&pg=PA455&lpg=PA455&dq=Th%C3%A9odore+CARLIER&source=bl&ots=fMTh7aDAFn&sig=mcEvzwZuomQN32yEQ2KYo9fQnPc&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj16oua7_vdAhUoyYUKHZlMADA4ChDoATAEegQIBRAB#v=onepage&q=Th%C3%A9odore%20CARLIER&f=false

 

Un poème de cet auteur :

http://unpeudetao.unblog.fr/le-feroce-chasseur-theodore-carlier/

 

 

                                                               ************

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25 septembre 2018 2 25 /09 /septembre /2018 20:36

 

I.

 

Je croyais, j’étais insensé,

Avoir oublié le passé

Qui touche de son doigt glacé

Les mémoires les plus rebelles ;

 

J’étais libre, j’étais guéri

Et je me croyais à l’abri.

Or, ce passé tout défleuri

Voilà que tu me le rappelles !

 

II.

 

Il est donc bien vrai qu’ici-bas,

Hélas ! ma chère on ne peut pas,

Sans se retourner sur ses pas,

Marcher de l’avant, quoiqu’on fasse.

Quel est l’ironique destin

Qui, rallumant l’amour éteint,

Nous remet ainsi, ce matin,

Soudain, tous les deux, face à face ?

 

III.

 

Avec ce visage abattu

Et ce corps tristement vêtu,

Dis-moi, que me rapportes-tu ?

De l’amour, après tant d’années ?

Ne sens-tu pas combien quinze ans

Ont fait nos pauvres cœurs pesants 

Et par quels souvenirs cuisants

Nos pauvres âmes sont fanées ?

 

IV.

 

Et cependant, malgré le temps,

Nous sommes là, tout palpitants,

Je te regarde, tu m’entends,

Et le vieil amour se réveille.

Mettons-nous donc à sa merci,

Ma chère, et puisque me voici,

Aimons-nous encor, sans souci

Du lendemain ni de la veille.

 

                   ***

 

Ce poème de DOCQUOIS mis en musique par Paul DELMET est extrait du recueil de chansons de Paul DELMETChansons Tendres – PARIS – ENOCH et Cie Editeurs – 1900 – P 125-130.

 

Voici quelques liens concernant cet auteur.

 

Biographies.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Docquois

 

http://data.bnf.fr/12126211/georges_docquois/

 

https://www.artlyriquefr.fr/personnages/Docquois%20Georges.html

 

http://www.wikipasdecalais.fr/index.php?title=Georges_Docquois_(1863-1927)

 

Texte de DOCQUOIS et partition de DELMET :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k11697149

 

Textes de DOCQUOIS mis en musique par Camille Saint-Saëns :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10308997h

 

Œuvres de Georges DOCQUOIS :

https://fr.wikisource.org/wiki/Discussion_Auteur:Georges_Docquois

 

 

                                                               ***

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25 septembre 2018 2 25 /09 /septembre /2018 13:16

 

Vous le voulez et je le veux aussi,

Vous le voulez, ô ma douce lumière,

Vous le voulez que je sois coutumière

A receler maint ennuyeux souci.

 

Mon cœur se deult[1], mon corps est tout transi[2],

Etant privé de sa santé première :

Apprenez-moi quelque douce manière,

Pour supporter tous les travaux ici.

 

Je veux la croix, et puis elle me fâche,

Je veux souffrir, et puis après je tâche

Par tous moyens à recouvrer santé :

 

Je sens en moi une guerre intestine,

Contre le corps mon âme se mutine,

Et chacun d’eux n’est jamais contenté.

 

                               ***

 

J’extrais ce texte des Œuvres Chrétiennes de Gabrielle de COIGNARD du volume suivant :

Poésie XVIe et XVIIe siècles –Préface de C. F. RAMUZ - La Guilde du Livre à Lausanne – (2è) Edition hors commerce, non datée. P. 141.

 

Voici quelques liens concernant cet auteur.

 

Biographie :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gabrielle_de_Coignard

 

http://www.biblisem.net/etudes/moucoign.htm

 

Avec des liens pour les œuvres numérisées de cet auteur :

http://data.bnf.fr/12519541/gabrielle_de_coignard/

 

https://tolosana.univ-toulouse.fr/fr/notice/075570165

 

Plus complète mais en anglais :

https://en.wikipedia.org/wiki/Gabrielle_de_Coignard

 

Poèmes :

https://www.atramenta.net/authors/gabrielle-de-coignard/176

 

https://www.poemes.co/gabrielle-de-coignard.html

 

https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Muses_fran%C3%A7aises/Gabrielle_de_Coignard

 

https://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/gabrielle_de_coignard/perce-moi_lestomac_dune_amoureuse_fleche

 

https://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/gabrielle_de_coignard/obscure_nuit_laisse_ton_noir_manteau

 

Article gratuit sur cet auteur :

https://www.persee.fr/doc/rhren_1771-1347_2010_num_70_1_3097

 

Article payant sur cet auteur :

https://www.cairn.info/revue-reforme-humanisme-renaissance-2017-2-p-155.htm

 

Il existe une édition récente des Œuvres Chrétiennes de Gabrielle GOIGNARD, par Librairie DROZ, voir le lien ci-dessous :

https://www.droz.org/france/fr/887-9782600000734.html

 

                                                               ***

 

[1] 3è personne de l’indicatif présent du verbe douloir : souffrir, voir définition du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales: http://www.cnrtl.fr/definition/dmf/DOULOIR

[2] Participe passé de transir, ici dans le sens de : être bouleversé, dans les transes, voir Dictionnaire Van Daele : http://micmap.org/dicfro/search/vandaele-dictionary/transir

 

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27 août 2018 1 27 /08 /août /2018 21:16

 

SOUVENIR D’ARMENTIERES.

En souvenir de M. Le Doyen CAMELOT.

 

                                                               Armentières, 28 Juillet 1917.

 

Il parcourut le secteur intoxiqué, le lendemain célèbre péniblement sa messe, la dernière, et se couche dans sa cave, où dans l’après-midi un obus l’ensevelit sous les décombres.

Le lendemain sur une charrette traînée par des soldats, un cercueil de fortune était porté au cimetière de la cité désertique.

 

                                               Annuaire de l’Institution Saint-Jude.

 

Bien souvent mon esprit retrace dans un songe,

Comme un rêve pour moi qui toujours se prolonge !

Cette pénible époque avant d’être soldat,

Où j’allais au départ vers le grand presbytère,

Visiter le pasteur des âmes sur la terre,

Dans le temps où l’obus mit partout son éclat.

 

Il me semble revoir encor son air affable,

Je me rappelle aussi sa parole agréable,

Empreinte de sagesse et de grande douceur :

Il m’avait vu grandir dès la plus tendre enfance,

Aussi mieux que tout autre en cette circonstance,

Il pouvait guider l’âme et conseiller le cœur.

 

Suprême adieu touchant qu’il me fit sur la terre,

Et qui se mêlerait à celui de mon père !

Trois mois s’écouleront après ce grand départ,

Lorsque sous les obus et les gaz délétères,

Il ira visiter les maisons d’Armentières,

Pour consoler ceux qui tombaient de toutes parts.

 

Souvenir douloureux, qu’évoque ma mémoire !

Où s’inscrit leur martyre auprès de la victoire ;

Quand je pense à celui qui mourut au devoir,

A mes concitoyens qu’il aidait à cette heure,

Qui moururent de même en leur pauvre demeure :

Décrire je ne puis ! les faits ont ce pouvoir !

 

                                                                               29 Avril 1927.

 

                               ***

 

L'ensemble de ce texte est tiré de l’ouvrage Le Chant de la Douleur – Poèmes – Julien LEGRAND – Desclée de Brouwer & Cie, 4, rue Du Metz, Lille – 1928 – P. 26-27.

 

A l’heure où je mets ce poème en ligne je n’ai pas réussi à glaner la moindre information biographique sur son auteur.

 

De la préface qu’il rédige pour son recueil on comprend qu’il souffre d’une affection qui l’a immobilisé quasi complètement des années et qu’il soigne dans un des établissements hospitaliers de Berck-Plage puisqu’il nous indique être arrivé à Berck le 22 août 1923 (cette arrivée fait le thème d’un poème du même nom p. 147-148), qu’il nous indique achever sa préface à Berck-Plage, le 1er Avril 1928 et que la couverture de son livre porte le millésime 1928 en-dessous de l’indication de l’éditeur.

 

Cette affection correspond-t-elle à des séquelles de blessures reçues au cours de la première guerre mondiale à laquelle le sujet de certains de ses poèmes nous montrent qu’il a participé ? Le très important complexe hospitalier de Berck érigé avant les hostilités pour le traitement « marin » de certaines atteintes tuberculeuses a en effet largement été mis à profit au décours de la guerre.

 

Les cinq ans qui séparent la fin du conflit et l’arrivée de Julien LEGRAND à Berck ne plaident-ils pas plutôt pour le traitement dans une station balnéaire  revenue à son activité première  d’une possible atteinte tuberculeuse osseuse développée après le 1er conflit mondial ?

 

On apprend dans ses poèmes que leur auteur est natif d’Armentières mais on ne retrouve aucune mention du nom de ce poète dans les pages qui concernent cette ville. Cela pourrait s’expliquer si le nom « Julien LEGRAND » constituait un nom de plume mais il ne semble pas que la ville d’Armentières s’enorgueillisse de la présence d’un poète parmi ses enfants à l’époque qui nous intéresse.

                                                 ***

Voici, ci-dessous, le peu de choses que je peux livrer en complément de ces lignes :

 

 A propos de Berck-Plage :

 

A l’époque des sanatoriums:

http://patrimoine.hautsdefrance.fr/dossier/hopitaux-marins-de-berck/bd328445-384b-440b-a92e-f5aac20cb86a#top

En 14-18 :

https://forum.pages14-18.com/viewtopic.php?t=42202

 

 

Le texte Souvenir d’Armentières, en souvenir de M. le Doyen CAMELOT, daté du 29 Avril 1927, p.26-27, trouve un écho dans la page Facebook Le Journal des Trois Fleurs ,

 

https://www.facebook.com/pg/lejournaldestroisfleurs/posts/

 

dûe, semble-t-il, aux archives municipales de la ville d’Armentières, car la rubrique Informations de la page Le journal des Trois Fleurs indique :

 

«Les Archives municipales de la Ville d'Armentières vous proposent de revivre le quotidien d'une famille armentiéroise pendant la Première Guerre mondiale. »

 

Si quelque lecteur de cet article peut me fournir des renseignements supplémentaires, je serai heureux de compléter ces lignes.

 

                                                               ****

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